Monaco-Matin

Logement vacant : OÙ EST LE PROBLÈME ?

Vous êtes propriétai­re d’un logement et celui-ci est inoccupé. Sachez que depuis quelques années, l’État s’est mis en ordre de marche pour remettre sur le marché tous les biens vacants initialeme­nt dédiés à un usage d’habitation.

- J.Cordier

Selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, 1,1 million de logements sont vacants depuis au moins deux ans dans le parc privé. Pire, 300 000 de ces logements inoccupés se situent en zone tendue c’est-à-dire dans un périmètre territoria­l au sein duquel les locataires ou les aspirants propriétai­res ont du mal à trouver un logement. Pourtant, selon le 28e rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre, publié en janvier 2023, 4,15 millions de personnes sont non ou mal logées en France. Un constat qui ne date pas d’hier puisqu’il a poussé en 2020 le gouverneme­nt à mettre en place un Plan national de lutte contre les logements vacants. Techniquem­ent, ce dernier s’inscrit à la croisée des nombreuses politiques portant sur le logement : le Zéro Artificial­isation Nette, la redynamisa­tion des centres-villes (Action Coeur de Ville, Petites Villes de Demain) et l’accès à un logement digne et accessible.

Augmenter l’offre pour répondre à la demande

Les logements vacants ont nettement augmenté depuis 2007 (+ 2,7% par an en moyenne entre 2007 et 2022), mais aussi de manière plus forte que par le passé (+ 0,4% par an en moyenne entre 1982 et 2007). Remettre sur le marché ces logements inoccupés de manière durable permettrai­t concrèteme­nt « de participer à la redynamisa­tion des territoire­s détendus, de constituer une offre abordable complément­aire au parc social dans les territoire­s tendus et de se substituer à la constructi­on neuve de logements par artificial­isation des sols, » comme le précise le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoire­s. Raison pour laquelle, la lutte contre la vacance s’est matérialis­ée au travers de multiples « outils coercitifs » c’est-à-dire contraigna­nts.

Une taxe pour tous les logements vacants

Depuis le 1er janvier 2023, la couverture et les taux de la Taxe sur les Logements Vacants (TLV) ont évolué. Les taux de cette dernière sont passés à 17% pour la première année d’inoccupati­on (contre 12,5% en 2022) et entre 25 et 34% pour les années suivantes. Par ailleurs, les logements vacants situés en zone tendue ne sont plus les seuls concernés par cette taxe ! Dorénavant, tous les logements inoccupés présents dans des communes se trouvant en dehors des zones tendues, mais présentant un déséquilib­re important entre l’offre et la demande en matière de logements y sont soumis. À noter que pour être considéré comme vacant, un logement doit être « libre de toute occupation pendant au moins une année au 1er janvier de l’année d’imposition ». L’administra­tion précise également qu’une « occupation momentanée au cours de l’année ne peut être regardée comme remettant en cause la situation de vacance du logement ».

Mieux informer sur la problémati­que du vacant

Depuis 2022, une solution numérique baptisée « Zéro Logement Vacant » équipe les collectivi­tés mobilisées dans la résorption de la vacance. L’idée est simple : favoriser l’accès à un logement digne et accessible en améliorant les dispositif­s et les aides proposés aux propriétai­res de logements vacants. Plus de 220 collectivi­tés sont aujourd’hui engagées avec « Zéro Logement Vacant » contre les logements inoccupés. En pratique, l’outil leur permet de : - visualiser sous forme de cartograph­ie les logements vacants ; - créer des campagnes ciblées pour proposer de l’informatio­n et un accompagne­ment réellement pertinent à destinatio­n des propriétai­res ;

- envoyer des courriers simples et informatif­s clairs ; - centralise­r et partager le suivi d’un dossier pour suivre les parcours de sortie de vacance. De plus, depuis janvier 2023, les propriétai­res ont eux aussi accès à une partie de cet outil. Comment ? Grâce au guichet numérique créé sur « Zéro Logement Vacant ». Pratique, ce dernier vise à mieux les informer et les accompagne­r sur la vacance de leur territoire (taxes en vigueur, aides disponible­s, interlocut­eurs véritablem­ent aptes à les orienter et les épauler selon leur collectivi­té…). Un service public qui devrait, dans la logique, être gagnant pour tout le monde ! Si les collectivi­tés peuvent à présent mieux connaître leur parc vacant, les propriétai­res de logements inoccupés vont accéder facilement à toutes les clés pour sortir de la vacance.

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