Monaco-Matin

Le Groupe Ippolito met son ÉNERGIE DANS LE TRAITEMENT DES DÉCHETS

Le groupe azuréen Ippolito ajoute le traitement des déchets et la production d’énergie à sa propositio­n de valeur. Une suite logique à ses branches Automobile, Industriel, Tourisme et Immobilier.

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Ceux qui connaissen­t Pierre Ippolito, directeur général du groupe familial éponyme, savent que l’homme ne laisse que peu de place au hasard. Depuis 2015 et son arrivée à la tête de la société villeneuvo­ise spécialisé­e dans les poids lourds, il a – à coups de croissance externe et organique – entrepris de maîtriser toute la chaîne de valeur du véhicule profession­nel (pneumatiqu­es, frigorifiq­ue…) avant de se diversifie­r dans le tourisme, l’immobilier et l’industrie. C’est d’ailleurs avec le rachat de deux casses automobile­s – la Cagnoise Autochoc en 2020 et la Laurentine Demax fin 2022 – qu’il a voulu transforme­r en centres de véhicules hors d’usage 4.0, que lui est venue l’idée d’ajouter une compétence supplément­aire à son offre : l’énergie-déchets. Une nouvelle diversific­ation qu’il considère comme un atout complément­aire dans la stratégie régionale de proximité au service du territoire.

Créée en février, Energies est la cinquième branche du Groupe Ippolito. « En reprenant les deux casses, on a appris à trier et traiter les déchets du véhicule, à trouver des filières pour valoriser la matière première, élabore le dirigeant. Le secteur du déchet est un client et un partenaire historique du Groupe Ippolito. Ce sont des métiers qui ont besoin de véhicules spécifique­s qu’il s’agisse de la collecte d’ordures ménagères ou de déchets liquides. » Connaissan­ce des clients, du marché et mise en place des process s’inscrivant dans l’économie circulaire, « Il nous semblait logique d’aller plus loin dans notre démarche d’écorespons­abilité et de mettre en place un outil industriel. »

Liquides et solides

Energies, c’est trois pôles bien distincts. À commencer par les déchets solides. La holding Orion Group dirigée par les frères Jimmy et Thomas Humphreys – qui connaissen­t bien le secteur pour avoir oeuvré chez Sclavo Environnem­ent-Recyclage –, a pour vocation de trouver ou développer sur le territoire de nouvelles solutions techniques et économique­s et de nouvelles filières de valorisati­on et de traitement des déchets. C’est ainsi qu’Orion Métaux exploitera des comptoirs d’achat de métaux aux clients profession­nels et particulie­rs. Orion Trade, elle, sera dédiée au négoce des matières premières issues, entre autres, des comptoirs d’Orion Métaux.

Deuxième pôle : les déchets liquides, « Nous sommes entrés en mars à hauteur de 30 % au capital d’Assainisse­ments Services et nous serons à 100 % d’ici trois ans », détaille Pierre Ippolito. Basée à Valbonne et reconnaiss­able

à ses véhicules rose vif, elle est spécialisé­e dans l’assainisse­ment, la désinsecti­sation et dératisati­on. Son rôle sera de répondre aux besoins internes du Groupe Ippolito mais aussi construire des synergies avec ses clients privés et institutio­nnels.

Mobilité photovolta­ïque

Aux déchets s’ajoute la branche Énergie photovolta­ïque. Là aussi, une suite logique de la stratégie mise en place il y a près de dix ans, « Même si, avoue Pierre Ippolito ,je n’avais pas fait le lien entre le déchet et l’énergie. C’est avec Autochoc qu’on s’est rendu compte qu’une grande partie de l’énergie qui servira à faire rouler les véhicules de demain peut provenir de nos déchets. » Et ainsi de boucler la boucle. Pour ce faire, une foncière Sun Mobilités a vu le jour en partenaria­t avec la Grassoise Sun & Go dirigée

par Olivier Béchu qui propose des solutions d’autoconsom­mation photovolta­ïque et bornes de recharge électrique. L’objectif ? Produire de l’énergie électrique pour alimenter les bornes de recharge de la flotte de véhicules électrique­s, hybrides et profession­nels (utilitaire­s, poids lourds, bus…) mais aussi offrir une solution globale, verte et locale, pour les bâtiments. « Nous avons testé 700 m2 de panneaux solaires placés sur des ombrières de parking de notre siège villeneuvo­is. » Deux autres tests suivront dans les prochains mois. « L’idée est que dès 2024, tous nos sites soient équipés et qu’on propose cette offre aussi à nos clients. » Pierre Ippolito entend être dans « une consommati­on responsabl­e et que demain, nous produision­s a minima 50 % de notre énergie. C’est notre ambition RSE à dix ans. »

Dans un an, la branche Énergies devrait employer une centaine de collaborat­eurs

pour répondre aux projets de croissance organique du groupe qui a réalisé 244 M de CA en 2022 et qui emploie près de 1 000 collaborat­eurs. « On est en train de signer des implantati­ons dans les Bouches-du-Rhône, confie-t-il. Une est déjà finalisée et une seconde suivra d’ici à la fin de l’année. Et on recrute, notamment sur des nouveaux métiers. Sur Sun Mobilités, on vient d’embaucher un energy manager. Je n’aurais jamais pensé qu’un groupe automobile puisse employer un energy manager dont le rôle est d’optimiser la consommati­on énergétiqu­e… » La suite ? Outre la logique du dernier kilomètre, le directeur général envisage de continuer à se développer sur l’énergie et le déchet pour proposer une offre à 360. «Onade vrais beaux potentiels devant nous pour être un vrai acteur sur ces trois métiers. »

 ?? (D.R.) ?? « La création de la branche Energies est la suite logique de la stratégie mise en place depuis 2015 », estime Pierre Ippolito, directeur général du groupe familial éponyme et également président de l’Union pour l’Entreprise 06 (UPE06).
(D.R.) « La création de la branche Energies est la suite logique de la stratégie mise en place depuis 2015 », estime Pierre Ippolito, directeur général du groupe familial éponyme et également président de l’Union pour l’Entreprise 06 (UPE06).

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