Politiquement indiscret
ÉLECTIONS EUROPÉENNES : APRÈS LE PATRON DE FRONTEX, D’AUTRES PRISES POUR LE RN ? Le président du Rassemblement national a choisi les Alpes-Maritimes
pour exhiber la prise de guerre de son parti. Le tombeur de Louis Aliot, en campagne pour les européennes, s’est affiché, cette semaine, à Saint-Laurent-du-Var à la CRS6 et au poste frontière de Menton, avec l’ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri, qui figurera en position sur la liste qu’il conduit. « Et d’autres personnalités vont nous rejoindre, vous verrez », a souri, énigmatique, le président du RN, qui caracole en tête des sondages pour le scrutin du 9 juin. Qui ? Ni Lionel Tivoli, le député de la circonscription des Alpes-Maritimes, ni Bryan Masson, celui de la ne sont dans le secret des dieux. Encore moins Michèle Martinez, la députée RN des Pyrénées-Orientales, qui était de la partie azuréenne et qui jouait des coudes pour être sur les photos, quitte à bousculer ses collègues des Alpes-Maritimes. Même suspense dans le Var, entretenu par la députée et porte-parole du RN Laure Lavalette :
« Il y a la recette de Coca-Cola, la sauce de l’entrecôte et la liste RN aux européennes dans l’ordre des secrets les mieux gardés. »
RENAUD MUSELIER ET JEAN-LOUIS MASSON PASSENT À TABLE
Le président de la Région et celui du Var ont déjeuné en tête à tête lundi midi, à la brasserie du campus du RCT à Toulon. Au menu : la gestion de la ressource en eau ainsi que la politique d’aide aux communes. « Ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps. C’était très sympathique », commente l’entourage de Renaud Muselier. À une exception près. Le patron des LR varois et l’ex-tête d’affiche LR (désormais Renaissance) ont également abordé le sujet épineux des 32 millions de dettes du groupement d’intérêt public du Grand Prix de France de F1. « Vu qu’il a beaucoup d’argent à la Région, je lui ai demandé de tout rembourser, confie Jean-Louis Masson. Pas sûr qu’il accepte. » Pas sûr du tout, même !
CHRISTIAN ESTROSI BOUDE ROBERT BADINTER... « En proposant son entrée au Panthéon,
le président de la République a pris une décision qui n’est pas illégitime. En tout état de cause, il appartiendra à chaque citoyen de respecter la volonté de la famille. » Des mots tièdes, presque ambigus, prononcés par le maire de Nice après le décès de Robert Badinter.
Aucun hommage officiel rendu par la Ville, aucune communication sur les réseaux sociaux. Christian Estrosi avait-il une dent contre l’artisan de l’abolition de la peine de mort ? Plutôt contre le président du Conseil constitutionnel qui, en 1993, a invalidé son élection au Palais-Bourbon et l’a déclaré inéligible pour un an. Une affaire – déjà – de comptes de campagne frauduleux. L’actuel occupant de l’hôtel de ville serait-il un tantinet revanchard ?
...ET REFUSE D’APPLIQUER UNE DÉCISION JUDICIAIRE
Le tribunal administratif vient d’annuler la mise en sens unique du port de Nice, des quais Rauba Capeù et des États-Unis en vigueur depuis 2020. La Ville a trois mois pour rétablir le double sens. Mais Christian Estrosi a aussitôt annoncé qu’il ne le fera pas. Peu importe, dit-il, «sije dois être condamné pour ne pas respecter la décision de la justice ». Car, pour lui, c’est un jugement « inique » qui vient d’être rendu. Ses opposants se sont engouffrés dans la brèche. « Christian Estrosi se place clairement au-dessus de la loi », assène Bryan Masson, député RN de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes. « C’est un exemple catastrophique pour la jeunesse, renchérit Patrick Allemand, ex-élu municipal et régional socialiste.
Il nourrit l’idée d’une justice à deux vitesses où les puissants bénéficieraient d’une certaine impunité. »
HERVÉ BERVILLE BERNÉ PAR LE RN ?
« Pour un ministre de la Mer, il s’est fait avoir comme un bleu. » C’est le constat amer d’un cadre Renaissance du Var, commentant le déplacement du secrétaire d’État Hervé Berville, en visite à Porquerolles vendredi dernier. On le voit notamment rigoler en compagnie de Laure Lavalette sur un cliché posté sur les réseaux sociaux de la députée du Rassemblement national. « Vraiment, ça la fout mal d’être affiché de la sorte aux côtés de l’extrême droite, insiste notre interlocuteur. On n’avait pas besoin de ça. C’est d’autant plus choquant que ça ne reflète pas du tout l’esprit de la rencontre. » Touché, mais pas coulé, donc.
JEAN LEONETTI SALUE LES RÉSISTANTS, MAIS « OUBLIE » LES COMMUNISTES
Le conseil municipal d’Antibes-Juan-lesPins rend hommage aux Manouchian d’une part, à Émile Gente d’autre part. Le couple panthéonisé va donner son nom à un jardin situé au nord de la ville. L’ancien conseiller municipal azuréen, décédé le 16 septembre 2015, aura droit à une place publique au coeur de la cité des Remparts. Les délibérations, qui rappellent par le menu les faits d’armes des trois Résistants, occultent singulièrement un élément essentiel de leur parcours : leur engagement au sein du PCF. Émile Gente, singulièrement, fut l’un des opposants les plus virulents de la majorité municipale de 1983 à 1989. Étonnant que le maire actuel, Jean Leonetti, ait oublié ce « détail »...
L. P., M. Z. ET S. G.