Monaco-Matin

En quête de confiance

Malgré sa victoire en Écosse, le XV de France court toujours après sa confiance perdue. La réception de l’Italie à Villeneuve-d’Ascq devrait lui permettre de se lâcher enfin offensivem­ent.

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Le mot est revenu si régulièrem­ent cette semaine, au fil des conférence­s de presse à Marcoussis, qu’il est difficile de ne pas y percevoir un élément de langage. « Dans le sport de haut niveau, on a besoin de confiance pour faire les choses », a dit le nouvel entraîneur de l’attaque des Bleus Patrick Arlettaz, au discours moins alambiqué que celui du sélectionn­eur Fabien Galthié. « Dès qu’on a un peu le doute et qu’on est un peu moins en confiance, tous les rouages en prennent un coup. On a un petit retard tout le temps et, à haut niveau, c’est totalement préjudicia­ble », a insisté l’ancien manager de Perpignan. Il faudrait leur faire passer des heures sur un divan pour bien comprendre comment des joueurs convaincus de leur destinée mondiale ont pu autant perdre foi en eux, après l’éliminatio­n en quart de finale face à l’Afrique du Sud (29-28) à l’automne.

« Jouer plus librement »

Le diagnostic est en tout cas clairement posé après les deux premiers matches du Tournoi, notamment la déroute inaugurale contre l’Irlande (38-17) à Marseille que l’expulsion précoce de Paul Willemse ne suffit pas à expliquer. Toujours en difficulté en touche et sous les ballons hauts, des lacunes forcément identifiée­s désormais par ses adversaire­s, l’équipe de France s’est retrouvée

dans le combat en Écosse. Le succès arraché (20-16), au prix d’un exploit individuel d’un gamin de 20 ans, Louis Bielle-Biarrey, d’une dernière séquence défensive haletante et du concours indirect des angles de caméras, a commencé à soigner les têtes, mais on est encore assez loin du compte en termes de contenu.

« Il faut qu’on continue à construire

cette confiance et que ça nous serve à jouer plus librement, sans se poser trop de questions », a reconnu le troisième ligne François Cros. Ciblés par les critiques, comme c’est souvent le cas à leurs postes très exposés, le demi de mêlée Maxime Lucu et l’ouvreur Matthieu Jalibert seraient, les premiers, bien inspirés de se lâcher autant qu’ils peuvent le faire avec leur club, Bordeaux-Bègles.

Ils gardent pour l’instant la confiance du sélectionn­eur, qui n’a d’ailleurs procédé qu’à deux changement­s dans son XV de départ. Le premier a été dicté par la blessure de Grégory Alldritt, remplacé en troisième ligne par Paul Boudehent -- avec Cros glissant en numéro 8 -et par Charles Ollivon dans son rôle de capitaine.

L’autre est un vrai choix tactique,

avec la titularisa­tion en deuxième ligne du colosse de 19 ans Posolo Tuilagi, dont les mensuratio­ns exceptionn­elles (146 kg, 1,92 m) promettent de beaux impacts.

Les Bleus ne devraient théoriquem­ent pas avoir grand-chose à craindre de l’Italie quelque mois seulement après avoir signé, en Coupe du monde, le plus gros écart de l’histoire de leurs confrontat­ions (60-7). Plutôt séduisante malgré sa défaite contre l’Angleterre (27-24) en ouverture du Tournoi, à Rome, la Nazionale a ensuite été impuissant­e en Irlande (36-0). Méfiance, tout de même : son nouveau sélectionn­eur, Gonzalo Quesada, connaît par coeur la France pour y avoir joué et entraîné pendant la majeure partie de sa carrière. Comment dit-on confiance en Italien ?

 ?? (Photo Florian Escoffier) ?? Décevante lors des deux premiers matchs du Tournoi, la charnière bordelaise composée de Maxime Lucu et Matthieu Jalibert (en photo) doit se lâcher face à l’Italie.
(Photo Florian Escoffier) Décevante lors des deux premiers matchs du Tournoi, la charnière bordelaise composée de Maxime Lucu et Matthieu Jalibert (en photo) doit se lâcher face à l’Italie.

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