Toulon n’y arrive plus
Neuvième défaite en 11 journées pour le RCT, dominé à Pau. Le doute est profond.
Encore une fois. Comme la semaine dernière à Castres. Comme à neuf reprises lors des onze dernières rencontres. Hier après-midi au Hameau, jamais les Toulonnais n’ont réellement semblé dangereux. Pire, ils sont – logiquement – éjectés du top 6 des qualifiables. On les
pensait au fond du bac. Mais pas tout à fait, en fait. Les mines déconfites, à la sirène, témoignent du malêtre ambiant. Toulon ne va pas bien. Pourtant, sous le ciel menaçant de Pau, devenu carrément capricieux à dix minutes du coup d’envoi, les Toulonnais tentent d’exister. Par leur mêlée, notamment. Mais la première pénalité manquée par Jaminet (6e), pourtant maître en la
matière, fait déjà cogiter. Sous la flotte, le round d’observation tourne à un duel d’occupation, remporté par la longueur du jeu au pied de la Section. Hervé et Jaminet, peu inspirés, peinent à donner de l’air aux leurs.
Interminable tunnel
En venant au Hameau avec ce temps, Pierre Mignoni l’avait annoncé, il allait falloir être courageux et vaillant. Toute la semaine, il avait réclamé des guerriers. Malheureusement, sur le premier acte, ses joueurs sont loin de l’avoir satisfait. Dominés dans l’agressivité, les Toulonnais explosent, comme ces dernières semaines, en moins de dix minutes. Paia’aua, de retour comme titulaire, est le premier à péter sur un simple lancement de jeu des Béarnais après une touche. Quarante
mètres plus loin, c’est Jaminet qui tente de défendre debout… sans réel succès (7-0, 23e). Alors quand, sept minutes plus tard, Lobzhanidze se fait intercepter à dix mètres de sa ligne sur un ballon de relance, c’est la goutte d’eau qui fait exploser le vase varois (14-0, 30e).
À partir de ce moment-là, Toulon fait ce qu’il passe ses matches à faire : courir après le score. Jamais vraiment très loin, mais jamais très proche. Il aura tenu le bonus défensif trois petites minutes, de la 76e à la 79e, avant que Desperes ne douche ses espoirs (17-9, 80e). Mais le plus inquiétant n’est assurément pas cette pénalité de l’ouvreur palois, trente secondes avant que la sirène ne retentisse. Le plus inquiétant, c’est plutôt cette infernale série que traverse le RCT depuis cette défaite sur le gong, le 9 décembre, face à Exeter. Depuis la blessure, le même jour, de son leader de jeu Baptiste Serin. Que les semaines sont longues. Nous nous sommes déjà interrogé, mais quand est-ce que tout ça s’arrêtera ? Sur la rade, le supporter, qui n’est pas réputé pour sa patience, commence à se ronger les doigts, tant les ongles lui manquent déjà. Alors oui, c’est vrai, au classement, Toulon est certes sorti du top 6, mais toujours dans le bon wagon.
Mais comment imaginer, quand on regarde les noms couchés sur le papier à chaque rencontre, que le RCT puisse proposer ce type de prestation ? Les joueurs ne sont pas fous et le savent, la réaction est obligatoire. Depuis des semaines. Mais là, elle urge.