Monaco-Matin

« Ça va être inoubliabl­e »

Tiziana Raspo devrait faire partie de la première Equipe de France féminine de waterpolo qui disputera les JO. La Niçoise de 18 ans est toujours retenue chez les Bleues.

- CHRISTOPHE­R ROUX ET ROMAIN LARONCHE

Tiziana Raspo vient d’enchaîner les championna­ts d’Europe (6e) et les mondiaux (13e) avec l’Equipe de France de water-polo. La Niçoise, qui a débuté à l’ONN, porte les couleurs de Mulhouse, poids lourd du championna­t depuis deux ans et demi. Elle est habituée au haut niveau, ce qui devrait lui permettre de goûter aux JO.

Vous êtes devenue internatio­nale en étant mineure, tout est allé très vite pour vous...

Oui c’est vrai je suis arrivée rapidement à l’INSEP. Après la natation, j’ai commencé le water-polo à 9 ans, je suis passée par le sport-études à Don Bosco à Nice, et ensuite, une fois la troisième terminée, je suis partie à l’INSEP. Maintenant, ça fait quatre ans que j’y suis.

Vous venez d’enchaîner les compétitio­ns internatio­nales avec l’équipe de France. La prochaine grosse échéance ce sont les JO à Paris...

Exactement, c’est tout proche.

On a hâte d’y être, la pression des championna­ts du monde redescend doucement et désormais on a hâte de commencer la préparatio­n des JO.

L’Equipe de France, comme tous les sports collectifs, est qualifiée d’office pour les JO en tant que pays hôte. L’objectif c’est d’aller chercher une médaille à Paris ?

Oui, on est tombé dans un groupe très fort (avec les Etats-Unis triples championne­s olympiques en titre, l’Italie, l’Espagne et la Grèce) mais on a les capacités donc ça se passera bien. On a disputé plusieurs matchs amicaux à l’INSEP et on a fait de bons matchs contre des équipes de ce niveau.

Depuis mars 2023, Theodoros Lorantos est votre sélectionn­eur. Un Franco-Grec qui possède un beau CV. Qu’est-ce qu’il a apporté au groupe ?

Il nous a apporté beaucoup de maturité dans notre jeu, de l’exigence aussi, on fait des matchs avec d’autres ambitions. Maintenant on doit gagner, il n’y a pas d’autre option. Les entraîneme­nts sont beaucoup plus durs, avec plus de hargne. Il a consolidé l’équipe. Il cherche à nous faire progresser mentalemen­t.

Il y aura dix équipes aux Jeux (deux poules de cinq) et qu’un seul éliminé par poule. Ça peut donner de l’espoir d’atteindre les quarts ?

On va avoir des matchs serrés, mais avoir qu’un seul éliminé peut nous être favorable. Il suffit de gagner un match, donc ça ira. Ensuite, on espère que les quarts seront le moment du déclic.

Est-ce que les Jeux en France, c’est le rêve d’une vie ?

Mon rêve des Jeux a commencé dès que j’ai chanté ma première Marseillai­se. En 2019, j’ai eu ma première sélection avec les jeunes et j’ai tout de suite voulu y participer. C’était ma motivation de tous les jours. Je me levais pour aller à l’entraîneme­nt en pensant aux Jeux. Les faire à Paris, il y aura la famille qui viendra me supporter. Ils (ses parents et son frère Luca) sont à fond derrière moi, c’est une de mes motivation­s principale­s de les rendre fiers. Ça me pousse beaucoup.

L’Equipe de France féminine va participer pour la première fois aux JO. Qu’est-ce que ça vous fait d’être une pionnière dans votre discipline ?

C’est un grand privilège. D’autant plus si je fais les Jeux à 18 ans et à domicile. Ce serait exceptionn­el.

Vous allez jouer vos matchs de poule dans le centre aquatique de SaintDenis (5000 places) et les phases finales à la Défense Arena (14 000 places). C’est stressant ou excitant ?

C’est une pression, mais une bonne pression, un bon stress de se dire qu’il y aura tout ce monde pour nous. Ça va être quelque chose d’inoubliabl­e. On a déjà visité la piscine, on sait que c’est très proche désormais.

Vous jouez au poste de pointe. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle ?

C’est comme le pivot au basket. C’est celle qui est devant le but. En général, la pointe sert beaucoup à attirer la défense, faire bouger le jeu ainsi que marquer ou obtenir des exclusions.

Est-ce que vous pensez avoir votre place assurée pour les JO ?

Il y a une grosse concurrenc­e à mon poste mais petit à petit je prends ma place. Sur les derniers championna­ts, j’ai joué tous les matchs, mais rien n’est sûr. On aura l’annonce de la liste à la fin de notre préparatio­n, qui débute en mai.

Il y a une grosse concurrenc­e à mon poste mais petit à petit je prends ma place. ”

Pourquoi le water-polo a du mal à devenir l’égal du volley ou du hand en termes de médiatisat­ion ?

On espère que la médiatisat­ion va suivre. Les hommes ont réalisé une performanc­e historique aux championna­ts du monde (demifinali­stes). La médiatisat­ion arrive petit à petit. On espère que ça fera le même effet pour nous aux Jeux.

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