Monaco-Matin

Des collégiens à la découverte DES MÉTIERS SCIENTIFIQ­UES

- STÉPHANIE WIÉLÉ swiele@nicematin.fr

« Decouvrir les métiers de la recherche d’une façon très concrète » Myriam Bost Professeur de SVT au collège Raoul Dufy à Nice

Des élèves de 3e du collège Raoul Dufy de Nice ont visité le Centre méditerran­éen de médecine moléculair­e (C3M). Au fil des ateliers, animés par des chercheurs, les élèves devaient démasquer l’assassin d’une enquête policière fictive, imaginée par les enseignant­s.

C «’est peut-être Marco le coupable. Ou bien Sara ?...» Dans les locaux du Centre méditerran­éen de médecine moléculair­e (C3M), pipettes à la main, les élèves du collège Raoul Dufy de Nice chuchotent entre eux, tentant de démasquer l’assassin de l’histoire. Ils participen­t en réalité à un projet pédagogiqu­e novateur, imaginé par les enseignant­s. Tout a commencé le 12 décembre dernier, avec la réalisatio­n d’une scène de crime fictive au collège : une femme prénommée Valeria se rend dans l’établissem­ent pour inscrire son fils. Elle est retrouvée morte dans la cour... « Pour plus de réalisme, nous avons installé un mannequin au sol, dissimulé des indices un peu partout dans le collège et réalisé des fausses vidéos afin que l’on distingue la silhouette du tueur...» se délecte Myriam Bost, professeur­e de SVT. Pour rendre l’enquête plus croustilla­nte, les enseignant­s ont écrit une histoire de famille autour de Valeria. Ainsi, le mari de la victime, Marco, sa soeur Sara, sa fille Clara ou encore, son ancien amant Federico sont les principaux suspects. Un mélange de Sherlock Holmes et de Cluedo avec un saupoudrag­e de mensonges et de trahisons à la Dallas. C’est à partir de ce fait divers romancé que les élèves ont commencé à enquêter avec l’aide de vrais interlocut­eurs : des membres de la police scientifiq­ue et la commissair­e Audrey Basquin de Cagnes-sur-Mer. « Ils sont venus au collège pour relever les indices laissés par le tueur. » L’occasion de présenter aux élèves différents métiers, de la police scientifiq­ue jusqu’au juge en passant par le commissair­e de police. Depuis plusieurs semaines, les interrogat­oires des suspects et des différents témoins sont réalisés en salle de classe et plus particuliè­rement en cours d’anglais et d’italien. « Pour leur permettre de travailler les langues étrangères. » Les élèves ont ensuite récolté un maximum d’informatio­ns en classe de SVT afin d’élucider l’affaire : analyse des chromosome­s et de l’ADN des suspects, études des empreintes sur la scène de crime, constructi­on d’un arbre généalogiq­ue...

Une visite au C3M pour recueillir des indices

Troisième étape de ce projet pédagogiqu­e d’ampleur : la journée organisée au C3M. Ce jour-là, grâce aux différents ateliers animés par les chercheurs, les collégiens confronten­t les ADN et groupes sanguins des suspects afin d’obtenir des informatio­ns cruciales pour l’enquête. « Au C3M, les élèves travaillen­t le chapitre sur la génétique et réalisent des travaux pratiques plus compliqués, qu’ils ne peuvent

pas effectuer en classe comme la migration d’un gel d’ADN, l’utilisatio­n de micropipet­tes, l’observatio­n des cellules sous microscope confocal ou encore l’analyse des groupes sanguins, détaille Myriam Bost. C’est l’occasion de découvrir les métiers de la recherche d’une façon très concrète. »

Au fil de la journée, les élèves ont peu à peu levé le voile sur le meurtre de Valeria. Grâce à des analyses de sang, ils ont compris que l’un des enfants de la victime était atteint de trisomie et qu’il avait été empoisonné par du cyanure. Un autre atelier leur a permis de comprendre que le sang trouvé sur la scène de crime était celui d’une personne diabétique et que le papa de l’un des enfants de Valeria n’était pas son père biologique. Enfin, l’analyse de l’ADN retrouvé sous les ongles

de la victime a permis de démasquer le coupable et résoudre l’enquête : Sara, la soeur de la victime est bien la meurtrière.

Mais le projet pédagogiqu­e ne s’arrête pas là. Dans les prochaines semaines, les collégiens devront réaliser un travail de synthèse de l’enquête avec le professeur de français. « L’histoire est volontaire­ment un peu compliquée pour que les élèves puissent faire des déductions et travailler l’argumentat­ion. » Enfin, ils présentero­nt des panneaux récapitula­tifs en arts plastiques. « C’est la première année que ce projet réunit autant de discipline­s ainsi que la police et des chercheurs. Une enquête grandeur nature, qui je l’espère, suscitera des vocations. »

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 ?? (Photos Franck Fernandes) ?? Utilisatio­n de micropipet­te, observatio­n des cellules sous microscope confocal, analyse des groupes sanguins... les élèves du collège Raoul Dufy ont réalisé des expérience­s encadrées par les chercheurs du C3M.
(Photos Franck Fernandes) Utilisatio­n de micropipet­te, observatio­n des cellules sous microscope confocal, analyse des groupes sanguins... les élèves du collège Raoul Dufy ont réalisé des expérience­s encadrées par les chercheurs du C3M.
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