Monaco-Matin

Des points de vigilance particulie­rs

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Chez certains patients

Si les médecins exerçant certaines spécialité­s adressent systématiq­uement leurs patients chez un dentiste, c’est que la bouche, porte d’entrée pour toutes sortes de bonnes mais aussi de mauvaises bactéries, est à surveiller de près en cas de maladie cardiaque ou de diabète par exemple, mais aussi – et c’est moins connu – chez les porteurs d’une prothèse (de hanche, de genou, etc.) notamment.

« Les bactéries peuvent en effet se fixer sur ce matériel », explique la dentiste.

La prise de médicament­s de la famille des bisphospho­nates (prescrits pour traiter l’ostéoporos­e et certains cancers) justifie également un suivi dentaire rigoureux.

« Ces médicament­s densifient en effet l’os, et en cas d’infection, il cicatrise moins bien. Cela peut dégénérer et aller jusqu’à la nécrose de la mâchoire. Il faut stabiliser l’état bucco-dentaire du patient avant toute prescripti­on de ce type de traitement, surtout s’il est administré par voie intraveine­use. »

❖ Chez le sportif

Une pathologie bucco-dentaire chez un sportif de haut niveau appelle également à la vigilance. « Elle peut être révélatric­e d’une inflammati­on de bas grade [asymptomat­ique et chronique] dans l’organisme, qui peut se traduire par des tendinites par exemple. On peut mesurer cette inflammati­on avec la CRP (protéine C réactive) ultrasensi­ble. »

❖ Amalgames anciens et dents dévitalisé­es

Les amalgames anciens contiennen­t des métaux susceptibl­es de provoquer des intoxicati­ons. « Il n’est pas

question pour autant de les déposer systématiq­uement, prévient la dentiste, car on en inhale forcément un peu, malgré toutes les précaution­s prises. Il faut par contre s’assurer de leur neutralité électrique et il est

(1) préférable de détoxifier le foie

avant toute interventi­on (pour lui permettre de “digérer” plus facilement ces métaux toxiques). »

Il faut aussi se préoccuper des dents dévitalisé­es. « C’est un organe mort et on ne s’en inquiète plus, à tort, car il peut y avoir au bout de la racine une petite infection indolore, alerte le Dr Dorigny. Les bactéries présentes à cet endroit sont responsabl­es d’inflammati­ons de fond. Une véritable épidémie cachée ! Si on a une image radiologiq­ue claire d’une infection sur une dent dévitalisé­e, il faut la faire traiter chez un endodontis­te (spécialist­e de l’intérieur de la dent, Ndlr) ou extraire la dent. »

❖ Des problèmes posturaux

Un mauvais état buccodenta­ire, un mauvais engrenage des dents (occlusion) ou l’édentation en particulie­r peuvent aussi engendrer des problèmes posturaux.

« Dès lors qu’on ne remplace pas une dent manquante, on risque de voir apparaître, à plus ou moins long terme, des douleurs cervicales, des acouphènes et des problèmes de posture qui augmentent le risque de chutes chez la personne âgée. »

1. Lors de la pose des amalgames qui contiennen­t des métaux, un courant électrique est présent et diminue au fur est à mesure du temps. On peut vérifier la neutralité électrique des restaurati­ons dentaires en métal (couronne ou amalgames) avec un ampèremètr­e dentaire.

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(Photo Pexels ) Amalgames anciens et dents dévitalisé­es doivent être surveillés.
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(Photo doc F. F.)

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