Un Rubik zombie d’Invaders
Le street artiste anonyme sera l’une des stars de la vente Urban Projet en avril avec l’oeuvre Rubik Killers d’Eddie the Head
Les ventes Urban Project font leur grand retour chez Artcurial, le 17 avril prochain. La vacation mettra d’abord en avant la scène française de l’art urbain à travers ses grands représentants tels que l’artiste Invader. Ce célèbre envahisseur de l’espace urbain installe depuis 1996 ses créations sur les murs des métropoles internationales. Son assemblage de 441 Rubik’s cubes sur plexiglass, « Rubik Killers », estimé entre 150 000 et 250 000 euros, sera accompagné par la mosaïque Alias PA_810 (est. 60 000 – 80 000 ). De son vrai nom Franck Slama, Invader (1976) a réussi à préserver son anonymat tout en devenant l’un des street-artistes les plus vendus au monde. Sa cote est particulièrement montée en flèche ces dernières années. Voilà près de trente ans que les extraterrestres carrelés de ce mosaïste français ornent les murs, édifices et monuments du monde entier. A ce jour, plus de 4 000 mosaïques d’Invader sont disséminées dans plus de 170 villes à l’international. La 4 000e a d’ailleurs été posée en Bolivie à 4 000 mètres d’altitude. Son dernier record aux enchères : une Rubik Mona Lisa, adjugée en 2020 pour 480 200 euros à Paris. C’est en 2004 qu’Invader a créé le « Rubikcubisme », fusion entre le Rubik’s Cube et le cubisme, mouvement artistique du XXe siècle. Le Rubik’s Cube, dans son entièreté, est employé comme matière première pour concevoir des oeuvres artistiques avec des images hautement stylisées et pixelisées. L’oeuvre « Rubik Killers » présentée par Artcurial fait partie de la série « Low Fidelity », qui recrée des couvertures d’album rock célèbres. On y découvre le zombie macabre Eddie the Head, personnage emblématique des pochettes d’albums du groupe de heavy metal Iron Maiden, créé par Derek Riggs.
Pour info, le street artiste organise jusqu’au 5 mai une exposition massive de 3500 m2 sur 9 étages à Paris, intitulée « Invader Space Station ». La vacation fera la part belle aussi au « graffiti old school », principalement américain, avec entre autres les signatures de JonOne ou Futura. Elle dispersera également des oeuvres des figures majeures de l’art urbain international telles que Banksy, réputé pour ses peintures aux pochoirs aux messages à la fois politiques et poétiques, et critiques et corrosives à la fois ; ainsi
Grappling Hook de 2007, (est. 100 000 et 150 000 ) détourne ou non le crucifix de sa fonction première. Shepard Fairey, Vhils, KAWS, Barry McGee, ROA, EVOL, ou Todd James complètent cette présentation de cette scène qui atteint aujourd’hui sa pleine maturité en portant son regard interrogatif sur la société contemporaine.