Monaco-Matin

M’ont poussé »

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Sur le plan perso, vous réalisez votre meilleure saison après des débuts difficiles. Quel fut le déclic ?

Je ne pense pas qu’il y en ait eu un en particulie­r. C’est juste le fruit de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, dans le travail visible et invisible. Je suis encore un jeune joueur à 23 ans mais j’ai gagné en expérience. Quand je suis arrivé à Nice, c’était ma première vraie saison complète. Il y avait des choses bien, d’autres moins. J’ai mis une petite saison à m’acclimater dans une nouvelle ville aussi. Mais j’ai toujours travaillé et donné 100 % même quand j’étais moins bien.

Ce travail invisible, c’est quoi ?

J’ai pris un cuisinier quand je suis arrivé. C’était très important pour gérer mon poids, manger sainement à la maison le soir. On est déjà très suivi et accompagné matin et midi au club avec Myretha (Guibert, responsabl­e de la nutrition).

J’ai pris un préparateu­r physique aussi. Je fais des séances en plus à la maison quand il y a des jours de repos. Au club on a la chance d’avoir des personnes très qualifiées et Laurent (Bessiere, Directeur de la performanc­e) est en constante relation avec mon prépa personnel afin que ce que je fasse chez moi ne soit pas opposition ou ne provoque aucune surcharge avec ce qu’on fait au club. J’ai pris du muscle sur le haut et le bas du corps, ça se ressent dans mes performanc­es. Je suis beaucoup plus athlétique.

Dès la reprise, vous l’avez senti ?

Oui j’étais mieux physiqueme­nt. La première saison a été dure, la deuxième fut celle de transition avec des choses très bonnes et d’autres moins. Je suis beaucoup plus régulier qu’avant, j’enchaîne les bonnes performanc­es.

L'arrivée de Perraud dans la concurrenc­e, ça y joue aussi ? ‘‘

J’ai toujours eu des concurrent­s et c’est normal dans le foot. Tous les postes sont doublés. La concurrenc­e permet de te pousser à en faire plus, le titulaire comme le remplaçant. C’est important dans un club de haut niveau.

Dans ta période compliquée, les critiques ont été douloureus­es ?

Il faut savoir faire la part des choses, ne pas tomber dans l’idée qu’on est le plus nul. Je pense qu’il faut avoir confiance en soi et en ses qualités. J’ai jamais perdu ça. Les critiques m’ont poussé encore plus. Tu te dis : «Tum’as critiqué, tu verras la prochaine fois ! » Personnell­ement, je les prends comme des bonnes

choses. C’est plus dur pour la famille. Ils vont lire, se faire du mal et au final, c’est pour eux que j’ai de la peine. Ma mère et mon frère regardent ce qu’il se dit, mon père déteste ça.

Les critiques, même quand tu es bon tu en auras. Il faut savoir les encaisser.

Votre père connaît le milieu du football. Il est un soutien important ?

Il savait dans quoi je m’embarquais et il a toujours été là depuis mes débuts. On se fait des débriefs après les matchs. Ma famille, c’est grâce à elle que j’en suis là. Dans les moments difficiles, ils étaient là pour me soutenir, me disant de ne pas lâcher, de travailler et que ça paierait un jour. Ça commence à payer mais ce n’est pas une fin en soi. Il faut continuer à travailler, être régulier tout au long de sa

carrière.

Sur les réseaux, vous avez même fait preuve d’autodérisi­on concernant la qualité de vos centres...

Oui, c’était avec mon cuisinier. Je ne suis pas quelqu’un qui se prend la tête sur ce genre de choses. Il y a pire dans la vie, je prends ça avec beaucoup de recul. Puis je suis quelqu’un qui aime rigoler donc je préfère en riire qu’en pleurer. Avoir du recul permet de garder confiance en soi et de faire en sorte que rien ne peut nous atteindre.

L’Europe est une ambition collective. Et vos objectifs personnels ?

Aller en coupe d’Europe, enchaîner les matchs et être plus régulier. Il y a des étapes à franchir avant d’atteindre certaines échéances. Le Graal serait l’équipe de France. C’est le rêve de tout footballeu­r. On y pense mais on ne se focalise pas dessus. Je travaille tous les jours pour arriver à cet objectif. Je ne suis pas pressé. Je fais une bonne saison, il va falloir que je confirme. Surtout qu’il y a de très grands joueurs en équipe de France. Ça pousse à être meilleur.

Avoir fréquenté les Espoirs, ça galvanise encore plus ?

J’ai presque fait toutes les sélections jeunes. Quand tu arrives en Espoirs et que la dernière porte c’est la A, tu te dis qu’il va falloir travailler encore plus pour espérer un jour monter les marches du château à Clairefont­aine.

Marquer ou faire marquer plus, c’est ce qu’il vous manque ?

Je sais que je dois progresser sur ça. J’essaie déjà de faire mon boulot défensif, un défenseur doit défendre avant tout. Mettre des buts ou faire des passes décisives, c’est un bonus toujours satisfaisa­nt.

Dans le jeu sans ballon, vous sentez avoir progressé ?

J’ai toujours bien défendu, je

Je kiffe ça même ! Jeune, je jouais attaquant donc j’étais moins dans les duels. Je suis passé milieu de terrain et j’ai pris goût au contact. Encore plus en défenseur, c’est le ballon ou moi, mais certaineme­nt pas l’adversaire qui passe.

Nice, la ville ?

Au départ de Lyon, on m’a averti, ça peut vite basculer sur d’autres choses que le football ici. Mais avec un bon entourage, il ne peut rien arriver. Mes parents étaient là pour me mettre les pieds sur terre, ma femme a fait beaucoup de choses pour moi aussi. On a pu découvrir la ville en trois ans, on est très heureux ici avec ma femme. C’est une très belle ville et les gens sont gentils.

Des coins favoris ?

pense. Etre plus solide sur mes appuis, plus vif, ça me permet d’être encore plus difficile à passer.

Le duel, déjà jeune ça vous plaisait ?

On aime bien aller balader le chien sur la colline du château. Tu as une superbe vue sur Nice. On se balade sur la Prom’, dans le Vieux aussi…

Pour manger un peu de socca ?

Un peu, sinon la nutritionn­iste ne va pas être contente ! (rire) Pissaladiè­re, socca, j’aime bien ! Je suis moins pan-bagnat. J’aime ça manger, c’est mon problème ! J’essaie de me faire plaisir quand je le peux, pendant les vacances par exemple. Ça fait du bien de couper un petit moment, se vider la tête. Ça passe par se faire plaisir.

Vous regardez beaucoup de matchs à la maison ?

Quelques-uns. Je ne regarde pas tout sinon ma femme deviendrai­t dingue (rire). Quand je rentre d’une rencontre, je la regarde à nouveau. De suite. Ça la saoule parce qu’elle est obligée de voir deux fois le même match (rire).

Revisionne­r son match, c’est une habitude ?

Presque depuis toujours. Je n’arrive jamais à m’endormir juste après un match. Alors je revois de suite toutes les actions que j’ai pu faire ou pas, j’analyse comment j’aurais pu faire mieux.

Jouer au foot jusqu'à 40 ans comme Dante, c’est possible ?

Je ne pense pas… On essaie de s’inspirer des joueurs comme lui, prendre ce qu’il fait, le travailler et se l’approprier. On a tous envie d’avoir son pied gauche.

Vous avez d’ailleurs joué central dans une défense à trois cette saison...

J’avais presque fait une saison en central à Lyon. Je pense avoir une bonne lecture de la trajectoir­e et une bonne anticipati­on. Je sais que j’ai fait de très bons matchs en défenseur central donc ça ne me dérange pas. Ça permet d’être polyvalent. Puis avec Dante et Todibo à ses côtés, on est bien (rire).

Des modèles à votre poste ?

Marcelo, à Madrid. Je pense que c’était vraiment le meilleur latéral gauche que j’ai pu voir jouer. Il y en a des très bons, mais lui était vraiment au-dessus. C’est un joueur exceptionn­el. Que ce soit offensivem­ent, défensivem­ent, techniquem­ent… Il était complet, pouvait jouer partout. J’adorais le voir jouer et j’essaie de faire pareil. J’ai du travail pour atteindre son niveau mais c’est un joueur que j’apprécie vraiment.

Et enfant ? J’aimais bien Nani à Manchester. Mon père regardait United et il m’appelait Wayne Rooney, que j’adorais aussi.

Pour les cheveux ?

On m’appelait Rooney ou De Bruyne. J’ai eu le surnom de tous les blonds vénitiens du monde du football en gros (rire).

Ma famille, c’est grâce à elle quej’ensuislà”

Le Bard 2024-2025 sera alors un croisé entre Marcelo et Rooney ?

Ça sera un Bard tout court. Une version améliorée (sourire).

‘‘ Le Graal serait l’équipe de France. Je travaille tous les jours pour y arriver ”

‘‘ Enfant, on m’appelait Wayne Rooney ”

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« Le duel ? Je kiffe ça ! Quand je suis passé milieu de terrain en jeunes, j’ai pris goût au contact. Encore plus en défenseur, c’est le ballon ou moi, mais certaineme­nt pas l’adversaire qui passe. »
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