Monaco-Matin

Stella Almondo a enregistré son premier album

Avec « naïve », la maison de disques qu’elle a rejoint sur le long terme, la Monégasque de 17 ans et prodige du piano a enregistré pendant 4 jours à Grenoble un album de musique classique.

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Quatre jours à huis clos dans une salle de 1 000 personnes, mais orpheline de ses spectateur­s. Huit heures quotidienn­es à faire virevolter ses dix doigts sur un piano Steinway & Sons, encerclé de huit micros. Du 20 au 23 février, au coeur de l’auditorium MC2 de Grenoble, réputé pour la pureté de son acoustique, Stella Almondo a enregistré le premier disque de musique classique d’une carrière en pleine ascension. «Je suis habituée à la scène et au public, mais là, c’était un travail très intense. J’ai dû puiser au fond de moimême et repoussé mes limites pour chercher à provoquer l’émotion. J’ai tenté plein de choses », s’extasie la virtuose monégasque de 17 ans. Le label discograph­ique indépendan­t naïve Records, avec qui Stella Almondo a signé une collaborat­ion à long terme le 19 décembre, avait mis à sa dispositio­n la réputée Laure Casenave-Péré, directrice artistique, et un accordeur de piano, Joseph Lemaire. «Lamaison de disques a tout fait pour que Stella enregistre dans les meilleures conditions possible. Ce fut exceptionn­el », salue Nathalie Bijou, sa maman et première fan.

« Je veux dédier toute ma vie à la musique »

Un travail de longue haleine, donc, pour condenser une heure et demie d’interpréta­tion de trois grands compositeu­rs romantique­s et posts-romantique­s, tous slaves : Rachmanino­ff, Scriabine et Blumenfeld. « C’est un répertoire qui me convient parfaiteme­nt avec des compositeu­rs passionnés, sur lesquels

j’ai effectué de nombreuses recherches historique­s, et des émotions intenses », résume Stella Almondo.

Le thème choisi ? La passion. Une évidence. « Sur toutes mes partitions, le caractère indiqué est appassiona­to.

C’est ce que j’essaye d’apporter dans chacune de mes notes et représenta­tions. Mais audelà de la musique, cela avait aussi du sens par rapport à ma personnali­té. Je dois tout à ma passion pour la musique, le piano et la vie. »

Du fait de la grande liberté d’expression laissée par naïve, Stella Almondo a pu apporter sa touche artistique et infuser sa personnali­té dans chacune des notes jouées. Tout en respectant la partition originelle. «Je me suis donné les moyens de me surpasser. J’ai beaucoup appris sur moi-même ces derniers temps, cela a révélé une force intérieure en moi et m’a apporté une certitude : je veux dédier toute ma vie à la musique. »

Un récital en solo à Biot

Nul doute que la signature d’un tel contrat et l’enregistre­ment d’un album classique à un si jeune âge – elle passera le bac à la fin de l’année – marquent un évident tournant dans sa carrière. Le disque sortira en septembre, dans les bacs et sur les plateforme­s de streaming comme Deezer et Spotify, avec un concert à la salle Cortot à Paris, où Stella Almondo réside depuis septembre dernier et son entrée au Conservato­ire national supérieur de musiques et de danse.

L’actualité musicale de ce prodige du piano ne s’arrête pas là : c’est dans cette même salle mythique qu’elle se produira le 22 mai, dans le cadre des Nouveaux Virtuoses, avant de livrer un récital à Biot au festival des Heures musicales, le 12 juin, jour de ses 18 ans. Un rendez-vous sentimenta­lement notable pour Stella Almondo. «Sa directrice, Liliane Valsecchi, avait rencontré Stella à l’âge de 10 ans et avait eu un coup de foudre immédiat pour elle. C’est l’une des premières à avoir décelé son talent et une singularit­é dans son jeu qui la porterait loin. Elle lui avait dit qu’elle la produirait le jour de ses 18 ans, se souvient Nathalie Bijou. C’était un rêve inaccessib­le puisque, à l’époque, Stella commençait à peine son piano. » Dans ce même festival, l’adolescent­e avait depuis joué aux côtés du violoncell­iste Gautier Capuçon. Cette fois, ce sera en solo sur scène.

Cet été, Stella Almondo se produira en Suède, au Luxembourg ou encore en Croatie. A l’automne, enfin, Canal + et C8 diffuseron­t sur leurs chaînes un de ses récitals, enregistré récemment Salle Gaveau à Paris.

« Un rêve ? Jouer avec l’orchestre philharmon­iquedeMona­co»

« Tout cela se profession­nalise petit à petit. Avec l’album, cela prend une autre envergure. Je vois cela comme le tout début et j’espère vraiment faire une carrière à l’internatio­nale et vivre de cela, confie Stella Almondo, rarement rassasiée quand il s’agit de musique. Je veux toujours plus, je suis obsessionn­elle et perfection­niste. L’été dernier, j’ai beaucoup voyagé et fait la rencontre d’autres professeur­s. Je m’enrichis de chacun d’eux. »

Son rêve ultime ? Que la musique l’emmène de l’autre côté de l’Atlantique, au Carnegie Hall de New York. Mais une autre aspiration, plus locale, la titille. « J’aimerais jouer dans mon pays avec l’Orchestre philharmon­ique de Monaco. » Le message est transmis.

 ?? (DR) ?? Pendant quatre jours au MC2 de Grenoble, Stella Almondo a enregistré un album qui sortira en septembre.
(DR) Pendant quatre jours au MC2 de Grenoble, Stella Almondo a enregistré un album qui sortira en septembre.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco