« Le tournoi est le fleuron de notre saison sportive »
Le tournoi ITF junior de Cap-d’Ail, qui lance la saison de tennis sur terre battue, débute demain. Le maire Xavier Beck sort la boîte à souvenirs après un quart de siècle de référence sur le circuit.
La 25e édition du tournoi ITF junior de Cap-d’Ail Alpes-Maritimes débute demain. L’occasion pour le maire de Cap-d’Ail, Xavier Beck, de se remémorer de nombreux souvenirs.
Monsieur le maire, comment est né le tournoi ?
Le choix de Cap-d’Ail a été le résultat de plusieurs éléments conjugués. La volonté de la municipalité de favoriser l’installation d’un événement sportif d’envergure, la création d’un club ambitieux qui compte parmi les plus importants du département, la décision du président de la ligue Côte d’Azur de l’époque, Jean-Louis Pitzini, de confier à la ville de Cap-d’Ail et son Tennis-club l’organisation d’une étape du circuit international junior.
Que représente l’Open Junior dans le calendrier sportif cap-d’aillois ?
C’est le fleuron de notre saison sportive, qui compte des événements importants comme le triathlon, le basket 3x3, ou, j’espère l’an prochain, la course du soleil Nice/Cap-d’Ail. L’Open Junior, qui rassemble pendant une semaine l’élite des espoirs d’une trentaine de nations, est la figure de proue de notre calendrier sportif. Pour une ville de 5 000 habitants c’est exceptionnel.
Plus particulièrement, parleznous du rôle de la commune…
La faisabilité d’un événement de cette importance nécessite une forte implication de la commune. Outre une subvention de fonctionnement, les services municipaux sont directement associés à l’équipe d’organisation dirigée par le Tennis-club de Capd’Ail, et bien sûr Jean Malaussena, directeur du tournoi. Gilles Frasnetti, adjoint à la Jeunesse et aux Sports, coordonne l’action municipale.
Quelles sont vos principales satisfactions ?
Tout d’abord le constat d’un véritable ancrage du tournoi dans la commune. Les Cap-d’Aillois l’ont adopté dès la 1re édition. Ensuite, la fierté de découvrir les révélations de nombreuses stars passées par Cap-d’Ail quelques années auparavant. Leur médiatisation a définitivement contribué à la notoriété de l’Open Junior. Mais également la formidable attractivité du tournoi, qui enregistre chaque année près de 800 demandes d’inscriptions venues de tous les continents. Et peut-être aussi le rapport élogieux du juge-arbitre après chaque édition.
S’il y avait un regret…
Ne pas disposer d’un court central qui puisse accueillir encore plus de spectateurs. L’étape capd’ailloise possède bien des atouts. Le tournoi a été créé en 1998 et a gravi les échelons au fil des années. Aujourd’hui, il est le tournoi junior français, après Roland-Garros et Beaulieu. Notre Open Junior attribue une moisson de points ITF comptant pour le championnat du monde junior et notamment 200 points, ainsi qu’un accès direct au tableau du Grand Chelem parisien à ses vainqueurs garçon et fille. L’organisation, la logistique, l’accueil, l’accompagnement des joueurs pendant leur séjour et la beauté du site, sont également très importants. L’élément déterminant reste toutefois la date, au début du mois d’avril, qui signe l’ouverture de la saison sur terre battue. Idéalement placée dans le calendrier international, ce tournoi séduit les étoiles montantes du tennis mondial et leurs entraîneurs, qui privilégient le détour par la plage Marquet pour préparer dans des conditions idéales le grand rendez-vous de Roland-Garros.
En quoi le circuit international junior est-il important ?
C’est dans les étapes du circuit international junior que les jeunes prodiges ont fait leurs armes. Il s’agit de la porte d’accès des circuits ATP et WTA, l’antichambre incontournable du monde professionnel. Louis Borfiga, entraîneur emblématique du tennis mondial, a rappelé l’an dernier l’importance capitale du circuit ITF junior, pour les champions en devenir.
Est-ce qu’on peut dire que le futur numéro 1 mondial sera présent sur les bords de la Marquet ?
Peut-être, et ce n’est pas sûr qu’il remporte le tournoi ! Tel Andy Murray sorti au 1er tour, et la russe Dinara Safina éliminée en 1/2 finale par le passé. Tous les n°1 mondiaux, sans aucune exception, ont disputé le circuit international junior. La plupart, pas tous, ont été titrés champions
du monde junior, avant de dominer le circuit professionnel.
Quels sont les éléments qui permettent de faire vivre cette étape chaque année…
La livraison en 2003 du club house et de la Salle de la mer qui accueillent le quartier général du tournoi, puis en 2009 de la tribune du court central. Les qualités exceptionnelles de la nouvelle surface installée en 2018, qui fait l’unanimité des joueurs en lice dans l’Open Junior comme des usagers tout au long de l’année. Le soutien infaillible du Département, devenu partenaire titre la même année aux côtés de la commune. Avec son président Charles Ange Ginésy, cette aide est essentielle pour permettre à notre tournoi de grandir encore. Désormais, le nouveau logo associant la Ville de Cap-d’Ail et le Département des AlpesMaritimes donne plus de visibilité à notre épreuve. L’événement a pu conforter son assise financière et assurer sa pérennité, mais je n’oublie pas la Région, la Ligue PACA, le Comité 06 et les nombreux sponsors qui accompagnent notre épreuve depuis le début.
Est-ce qu’on peut dire que les Alpes-Maritimes sont un carrefour du tennis mondial ?
Aujourd’hui, le département compte 28 000 licenciés, ce qui fait du tennis le premier sport départemental, juste devant le football. Les Alpes-Maritimes lancent traditionnellement la saison sur terre battue, et c’est notre tournoi qui ouvre le bal, suivie par le prestigieux Masters 1000 de Monte-Carlo et l’ITF Junior de Beaulieu, transformant effectivement la Côte d’Azur en carrefour mondial du tennis.
Si vous deviez mettre en avant quelques anecdotes marquantes…
Quelques jours avant le lever de rideau de la première édition en 1998, l’avalanche de fax, car internet n’existait pas encore, qui arrivaient des cinq continents au service des sports de la mairie. Nous avons alors tous pris conscience de l’envergure internationale de l’événement que nous étions en train de créer. Mais aussi le formidable exploit de Richard Gasquet, vainqueur de notre 3e édition, qui l’année suivante, âgé de 15 ans et demi, passait 3 tours au Masters 1000 de Monaco, devenant le joueur le plus précoce de l’histoire du tennis. Sans oublier la rencontre avec Jo Wilfried Tsonga en 2014, qui se rappelait dans le moindre détail de son passage à Cap-d’Ail, 10 années plus tôt, de sa 1/2 finale perdue contre son copain Gasquet et les footings sur le sentier du littoral. Et enfin la présence du prince Albert II de Monaco, invité d’honneur lors de la célébration du 20e anniversaire de notre tournoi alors que, à la même heure, se déroulait le quart de finale de la Champions League de Monaco contre Dortmund.
Quel est votre pronostic pour cette édition ?
25e
Sachant que chez les juniors la hiérarchie est moins établie que chez les professionnels, et sauf forfaits de dernière minute, le Suédois Rejchtman Vinciguerra, finaliste malheureux l’année dernière, s’impose comme le favori logique du tableau garçons. Il aura tout de même fort à faire avec une meute d’outsiders emmenée par les Espagnols mais pas que. Les espoirs tricolores reposeront principalement sur les épaules du Basque Felix Balshaw tête de série n°4.
Dans le tableau filles, malgré la menace représentée par une impressionnante armée allemande, et d’autres joueuses, la Lyonnaise Daphnée Mpetshi Perricard, demi-finaliste l’année dernière, semble avoir les épaules pour espérer succéder à Fiona Ferro. Après la victoire, l’année dernière de l’Isérois Tiago Pires, qui mettait fin à une trop longue série noire française, rien ne me réjouirait plus que le succès d’une représentante française féminine en échec sur la plage Marquet depuis 2014.
“Près de 800 demandes d’inscriptions venues de tous les continents ”