Son distributeur ne l’a pas vu : « The Palace », le dernier film de Polanski, doit sortir en mai
Un petit distributeur, spécialiste du cinéma de patrimoine, a annoncé mardi qu’il comptait sortir le 15 mai, dans les salles françaises, le dernier film de Roman Polanski. Un film qu’il avoue lui-même ne pas avoir vu. «Biensûr que c’est cocasse. Personne ne le voulait, donc cela ne m’a pas coûté cher », reconnait Sébastien Tiveyrat, dirigeant de la société Swashbuckler Films, à France Inter. « Ce que je ne supportai pas, c’est qu’un film d’un grand cinéaste puisse passer à la trappe », poursuit-il.
Aussi a-t-il demandé un visa d’exploitation pour la France. « Il n’y a que le cinéma qui m’intéresse, pas le reste », a-t-il ajouté. Ce distributeur doit désormais trouver des salles prêtes à programmer ce film, présenté en l’absence du réalisateur à la dernière Mostra de Venise.
Accueil glacial à la Mostra de Venise
Il y a reçu un accueil glacial, et est sorti en Italie, mais pas aux EtatsUnis. L’an dernier, son documentaire n’avait été diffusé que dans deux salles.
« The Palace », tourné à Gstaad en Suisse, se veut une comédie à sketches dans un hôtel de luxe, le soir du Nouvel an 2000. Au casting : Fanny Ardant, John Cleese ou Mickey Rourke. Le film entend rire à gros traits des excès de l’époque, avec une galerie de personnages : oligarques russes, milliardaires insupportables, cliente nymphomane, plombier lubrique. Cette comédie au budget de 21 millions d’euros a peu à voir avec les grands films de Roman Polanski, auteur multi-récompensé de 23 longs-métrages dont « Le Pianiste » sur la Shoah, ou le classique de l’horreur « Rosemary’s Baby ».
Il doit comparaître en 2025 en Californie
Le cinéaste de 90 ans est devenu un symbole de l’impunité des auteurs de violences sexuelles dans le cinéma. Il a vu une grande partie de la profession lui tourner le dos depuis la vague #MeToo, puis la cérémonie des César de 2020, où le César de la meilleure réalisation pour « J’accuse » lui a été décerné en son absence.
Sur le plan judiciaire, il a été arrêté en 1977 aux Etats-Unis où il vivait et accusé d’avoir drogué et violé Samantha Gailey (devenue Geimer), 13 ans. Il fera 42 jours de prison avant d’être libéré puis de s’enfuir pour Paris. Il est visé depuis par un mandat d’arrêt international de la justice américaine. Le cinéaste est appelé à comparaître en 2025 en Californie, lors d’un procès au civil pour viol sur mineur en 1973, des accusations qu’il conteste « avec la plus grande fermeté », selon son