Majecki, la belle énergie
Timide à son arrivée et prêté au Cercle Bruges la saison passée, le gardien polonais a ramené de la vitalité dans le but depuis qu’il a délogé Köhn.
Il suffit de l’observer pour se rendre compte de sa transformation. Depuis son premier match en L1 avec l’ASM, en septembre 2020 contre Nantes (2-1), ou ceux de Coupe d’Europe en 2021, Radoslaw Majecki est transfiguré. Acheté 7 M en janvier 2020, resté six mois au Legia Varsovie puis doublure d’Alexander Nübel pendant deux saisons, le gardien de 24 ans ne respirait pas la sérénité.
Une personnalité plus affirmée que Köhn
Il avait commis une petite faute de main contre Nantes, puis une erreur de relance qui avait conduit à un penalty à Graz en Ligue Europa. Le beau parcours jusqu’en finale de Coupe de la France 202021 n’avait pas permis d’atténuer les doutes sur sa capacité à s’imposer sur le Rocher. Mais son prêt au Cercle Bruges lui a fait le plus grand bien. Dans la Venise du Nord, au sein du club satellite de l’ASM, l’international polonais (1 cape en 2021) s’est étoffé. « J’avais besoin d’engranger du temps de jeu et j’ai disputé 44 matchs, s’est-il souvenu hier. C’était une vraie bonne expérience pour moi. Elle m’a aidé pour la suite. »
La suite, c’est cette saison qu’il a lancée dans l’ombre de Philipp Köhn qu’il a détrôné fin février à Lens. Grâce à sa patience. Une qualité qu’il ne possédait pas lorsqu’il a débarqué en Principauté mais qu’il porte désormais, plus mature et posé. « J’ai discuté avec lui en début de saison et j’avais été clair avec lui : Philipp était numéro 1, raconte Adi Hütter. Il est resté calme et professionnel. Radek s’est montré de plus en plus fort et on a changé. »
Il apporte plus de garanties que Köhn dans l’attitude. « Ils ont des personnalités différentes, reconnaît Hütter. Radek parle un peu plus que Philipp et il est toujours au même niveau. Il est bon au pied et dans le un contre un. Il a amené une énergie nouvelle à l’équipe. »
Avantage Bulka pour l’Euro
« Je sens cette énergie depuis le début de la saison et je suis content si vous la voyez, pose Majecki. Le coach m’avait dit que la hiérarchie pourrait évoluer à tout moment, que ça restait ouvert. Depuis que je joue, j’ai une très bonne connexion avec ma défense. Ma promotion n’a pas été une surprise pour moi. Je méritais de jouer. C’est l’heure de montrer mes qualités. » Malgré ses progrès, le natif de Starachowice pourrait manquer le train pour l’Allemagne et l’Euro.
Qualifiés à l’issue des barrages mardi, les Polonais croiseront les Bleus, l’Autriche et les Pays-Bas dans le groupe D, mais Majecki ne part pas avec la faveur des pronostics. Pour s’y rendre, le Monégasque devra déloger le Niçois Marcin Bulka, le troisième portier actuel. Un gardien avec lequel il échange quelques messages sur Instagram et qu’il côtoie depuis qu’ils ont porté le maillot national chez les U17. Intronisé en septembre 2023 à la place de Fernando Santos, le sélectionneur Michal Probierz ne l’a jamais appelé jusqu’à présent. Il lui a toujours préféré Wojciech Szczesny (Juventus), Lukasz Skorupski (Bologne) et Bulka lors de ses trois premières listes. «Ilya beaucoup de bons gardiens en Pologne, constate l’ex du Legia, présélectionné par Paulo Sousa pour l’édition 2021. Le sélectionneur ne pourra en prendre que trois ». Et Radek reste à l’affût si besoin.