Un « État-promoteur » torpillé par « l’avidité et la cupidité »
Claude Palmero assure « qu’en plus de la gestion des Biens de la famille princière et deceuxdelacouronne»,ila«toujoursété chargéparlePrinced’instiller,lancer, coordonner et parfois superviser, des projets d’intérêt général ». Et cela, dans des domaines aussi variés que « les médias, les fréquencesradioettélé,lesportset aéroports,lessatellitesoulestransports». C’est « à ce titre » qu’il se serait intéressé à l’Annonciade II. Un projet immobilier qui, pour lui, était l’occasion de mettre en pratique un concept que l’ancien bras droit du Prince n’aurait eu de cesse de défendre : celui de « l’État-promoteur ». Une petite révolution en réalité, visant à redonner la main à l’État sur la principale activité économique de la Principauté. Pour lui, l’Annonciade II permettait de « constituer un véritable promoteur public, bras de la puissance publique monégasque, afin de mener à bien cet ambitieux projet, en toute indépendance par rapport aux promoteurs privés ». Contrairement aux usages monégasques, ces derniers « auraient été associés mais sans avoir le pilotage de l’opération ».
Et dans l’esprit de Claude Palmero, cela n’aurait été qu’un début : « Par la suite, cette entreprise publique de promotion et de construction immobilière nationale aurait pu se développer au bénéfice du seul intérêt général. Tout en tenant à distance les intérêts financiers puissants qui ont tendance à considérer Monaco comme leur chasse gardée… » Un voeu resté pieux. Le projet de l’Annonciade II est resté au point mort. « Comme d’habitude, les manoeuvres pour le torpiller se sont multipliées de la part de ces intérêts privés et de leurs relais », assure l’ex-comptable du Prince, qui affirme avoir simplement tenté « d’endiguer ces agissements essentiellement motivés par des agendas privés ainsi que par… l’avidité et la cupidité ».
Claude Palmero n’hésite d’ailleurs pas à pointer ces mêmes puissants intérêts immobiliers pour expliquer sa soudaine disgrâce auprès du Prince, en juin 2023.