La plateforme Canua Island s’apprête à larguer les amarres
Le projet au centre des polémiques et des actions judiciaires a été définitivement blanchi et autorisé à fonctionner. La plateforme se prépare à la Seyne-sur-Mer. Le recrutement est en cours.
Canua Island autorisé à naviguer d’ici mai ? Cela y ressemble en tout cas. « Nous avons en effet gagné nos procès pour obtenir nos permis qui avaient été bloqués illégalement. Et nous allons exploiter à partir de mai », répond laconiquement Marc Audineau, concepteur du projet. Pas de date précise en revanche. « Nous n’exploiterons pas à un endroit précis… » La plateforme Canua Island se « remet » donc de cette année de polémiques où elle devait s’installer au large de Mandelieu. Elle s’en remet, à la Seyne-sur-Mer, en se refaisant une beauté : il faut nettoyer les coques et tout vérifier avant de larguer les amarres. « Et nous sommes en cours de recrutement [100 personnes, Ndlr] … », ajoute le concepteur du projet.
Une centaine d’employés
La situation de ce dernier avait commencé à se débloquer le 7 août dernier, lorsqu’une décision favorable au projet avait été rendue par le tribunal administratif de Nice, enjoignant l’État de délivrer le permis de navigation. Deuxième étape en novembre, quand les juges ont établi que l’État avait décidé illégalement de ne pas délivrer ces autorisations pour des raisons absolument étrangères à la sécurité du navire et pour des motifs liés à des instructions illégitimes du secrétaire d’État chargé de la Mer. À ce moment-là, Marc Audineau était resté sur ses gardes. Pas sûr notamment que les finances suivent : les obstacles rencontrés au cours de l’année avaient tracé un trait sur la saison mais les prêts eux, devaient toujours être honorés… Il semblerait que les financiers aient décidé de continuer à soutenir le projet : Canua Island, navire battant pavillon français, qui a vocation à employer une centaine de personnes et à accueillir jusqu’à 350 clients par jour dans le cadre d’événements commerciaux, sur toute la Côte d’Azur et ce, durant sept mois de l’année, pourrait donc revenir sur la scène azuréenne. Cela ne sera pas du goût de tout le monde. On le sait, la Région et des associations se battent férocement contre le projet.
« L’annulation du projet » demandée
L’association Terre bleue vient de réagir à la mise en navigation imminente de la plateforme en envoyant un long courrier à MM. Macron, Attal, Béchu, Muselier, Lisnard, Ciotti, Estrosi. Un courrier diffusé par Hélène Granouillac, sa fondatrice, commençant par cette question : « Le projet Canua Island sera-t-il le révélateur de votre impuissance collective ou l’affirmation d’une détermination sincère à protéger la mer ? » Terre bleue réclame purement et simplement l’annulation du projet : «Danslepays organisateur du One Ocean Summit, décrétant 2024 Année de la Mer, initiateur de la Coalition de Haute Ambition pour les Océans (High Seas Alliance), de la Région Paca pilote pour la planification écologique, hôte du Sommet de l’Océan de l’ONU (Nice 2025), engagé dans la création de 30 % d’AMP (aires marines protégées) “en protection forte’’, nous demandons que le projet Canua Island ne voie pas le jour sur notre littoral hexagonal ou ultramarin. »