Monaco-Matin

C’est quoi « LaRoy », ce premier film inspiré du cinéma des frères Coen ?

Produit par Adastra, société cannoise, « LaRoy » est le premier long-métrage de Shane Atkinson. Un film teinté d’humour noir.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Attention talent ! Repéré par les compères d’Adastra au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, Shane Atkinson confirme tout son potentiel avec ce premier long-métrage. Un cinéaste « tête de gondole » pour la société cannoise fondée par le mouansois Sébastien Aubert et le Valbonnais David Guiraud, afin de faire du cinéma sur la French Riviera. Rencontre, lors de l’avant-première cannoise.

« LaRoy » au Cineum de Cannes, juste à côté des bureaux d’Adastra, émotion singulière ?

Absolument. J’ai passé de nombreuses nuits ici en salle de montage, jusqu’à faire sonner plusieurs fois l’alarme ! Montrer son film est toujours excitant, mais à Cannes, dans ce magnifique cinéma, c’est quelque chose !

À part l’héritage assumé des frères Cohen, des influences ?

J’ai d’abord été marqué par « Sang pour sang » («Blood simple »). Mais j’ai vu aussi beaucoup de premiers films du cinéma indépendan­t américain, les réalisatio­ns de Jérémy Saulnier («True Detective » saison 3) et les histoires de détective privé dans la littératur­e américaine, tel Raymond Chandler.

La tragicoméd­ie, c’est aussi votre philosophi­e de vie ?

(Rires) Ah, probableme­nt. Je cherche d’abord à écrire une bonne histoire, mais j’y mêle forcément mon sens de l’humour et mes sentiments : la vie est fragile et se termine pareil pour tout le monde, alors autant rire sur le chemin !

Comédie noire, mais aussi film existentia­liste, où les personnage­s rêvent tous d’être autre que ce qu’ils sont…

Je voulais des personnage­s complexes, qu’il était important de comprendre pour rire de leur évolution tout au long du film. Leur désespéran­ce permet de les pousser dans leurs derniers retranchem­ents, jusqu’à commettre des actes extrêmes. J’aime bien ces personnage­s de loosers magnifique­s.

Avec un casting au top pour les incarner. Une évidence ?

Pour les acteurs, il y a toujours un risque à jouer dans un premier film, mais ceux-là ont flashé sur le script et m’ont fait confiance. Quand j’ai vu mon scénario prendre vie, ce fut un grand moment !

« J’aime les personnage­s de loosers »

Travailler en France, avec Adastra, une autre façon de faire du cinéma, loin d’Hollywood ?

J’ai passé quelques années à essayer de développer des scripts à Los Angeles, mais pour Hollywood, faire un bon film arrive en cinquième position dans l’ordre des priorités ! En France, l’art est davantage respecté, et l’argent n’est pas la seule chose qui compte.

Votre maman vous trouve toujours très drôle mais s’offusque de vos gros mots ?

(Rires) Mes parents me soutiennen­t énormément. Ils m’ont emmené voir des films dès tout petit, et mon amour du cinéma vient de là.

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 ?? ?? Shane Atkinson. (Photo Adastra)
Shane Atkinson. (Photo Adastra)

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