C’est quoi « LaRoy », ce premier film inspiré du cinéma des frères Coen ?
Produit par Adastra, société cannoise, « LaRoy » est le premier long-métrage de Shane Atkinson. Un film teinté d’humour noir.
Attention talent ! Repéré par les compères d’Adastra au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, Shane Atkinson confirme tout son potentiel avec ce premier long-métrage. Un cinéaste « tête de gondole » pour la société cannoise fondée par le mouansois Sébastien Aubert et le Valbonnais David Guiraud, afin de faire du cinéma sur la French Riviera. Rencontre, lors de l’avant-première cannoise.
« LaRoy » au Cineum de Cannes, juste à côté des bureaux d’Adastra, émotion singulière ?
Absolument. J’ai passé de nombreuses nuits ici en salle de montage, jusqu’à faire sonner plusieurs fois l’alarme ! Montrer son film est toujours excitant, mais à Cannes, dans ce magnifique cinéma, c’est quelque chose !
À part l’héritage assumé des frères Cohen, des influences ?
J’ai d’abord été marqué par « Sang pour sang » («Blood simple »). Mais j’ai vu aussi beaucoup de premiers films du cinéma indépendant américain, les réalisations de Jérémy Saulnier («True Detective » saison 3) et les histoires de détective privé dans la littérature américaine, tel Raymond Chandler.
La tragicomédie, c’est aussi votre philosophie de vie ?
(Rires) Ah, probablement. Je cherche d’abord à écrire une bonne histoire, mais j’y mêle forcément mon sens de l’humour et mes sentiments : la vie est fragile et se termine pareil pour tout le monde, alors autant rire sur le chemin !
Comédie noire, mais aussi film existentialiste, où les personnages rêvent tous d’être autre que ce qu’ils sont…
Je voulais des personnages complexes, qu’il était important de comprendre pour rire de leur évolution tout au long du film. Leur désespérance permet de les pousser dans leurs derniers retranchements, jusqu’à commettre des actes extrêmes. J’aime bien ces personnages de loosers magnifiques.
Avec un casting au top pour les incarner. Une évidence ?
Pour les acteurs, il y a toujours un risque à jouer dans un premier film, mais ceux-là ont flashé sur le script et m’ont fait confiance. Quand j’ai vu mon scénario prendre vie, ce fut un grand moment !
« J’aime les personnages de loosers »
Travailler en France, avec Adastra, une autre façon de faire du cinéma, loin d’Hollywood ?
J’ai passé quelques années à essayer de développer des scripts à Los Angeles, mais pour Hollywood, faire un bon film arrive en cinquième position dans l’ordre des priorités ! En France, l’art est davantage respecté, et l’argent n’est pas la seule chose qui compte.
Votre maman vous trouve toujours très drôle mais s’offusque de vos gros mots ?
(Rires) Mes parents me soutiennent énormément. Ils m’ont emmené voir des films dès tout petit, et mon amour du cinéma vient de là.