La Niçoise Maloé Teresi, sacrée championne d’Europe juniors
Dans le portrait que nous avions brossé d’elle, il y a peu [nos éditions du 14 mars], on devinait déjà beaucoup de détermination, de pugnacité, chez une jeune fille qui venait alors, tout juste, d’être sacrée championne de France des moins de 54 kg. On soupçonnait moins que Maloé Teresi fut à ce point pressée. Alors que la plupart prennent leur temps pour se façonner une carrière, elle s’est donnée un autre tempo, est grimpée direct dans le TGV censé la conduire jusqu’au sommet de l’Olympe. Comme s’il lui fallait répondre à une sorte d’urgence…
Ce week-end, la Niçoise, du haut de ses 16 ans, a donc décroché, à Porec [Croatie], le titre continental. Au terme d’un tournoi maîtrisé de bout en bout, et à l’issue d’une finale où, face à la Grecque Kantzari, elle n’a jamais laissé au doute le soin de grignoter les esprits (victoire 5-0). Affichant, surlering,àla fois de l’élégance dans sa boxe et une envie folle de mener l’aventure à son terme. Au point d’épater l’ensemble du staff de l’équipe de France jeunes. « Ce qu’elle a fait, c’était réellement beau à voir », a lâché, ton sobre mais admiratif, l’entraîneur national Malik Nahim. Mais pour Stéphane, son papa, la vraie surprise n’est pas tant le niveau atteint et la perf réussie par sa fille que l’intelligence et le calme témoignés dans un contexte pourtant hostile. Maloé semblant imperméable à toute forme de pression. «Jel’aieueau téléphone, une demi-heure avant sa finale, et c’est elle qui me trouvait tendu. J’avais besoin qu’elle me rassure, et elle m’a juste dit qu’il fallait que je me calme, moi… »
La petite pépite du Boxing club niçois, qui a eu la chance de pouvoir étalonner son talent en croisant les gants avec « La » star française du MMA, Manon Fiorot, et qui s’est choisi pour idole le champion olympique ukrainien Vasyl Lomachenko, semble donc lourdement armée pour nourrir les ambitions les plus dingues. « Elle n’est focalisée, depuis le début, que sur les Jeux de 2028. Rien d’autre » assure son père. Pour la lycéenne (en classe de première), il s’agit néanmoins d’y aller step by step .Enseprojetant d’abord sur les championnats du monde, programmés en octobre. Ensuite, et seulement ensuite, viendra l’heure des choix ; et le moment d’intégrer l’Insep (après le bac), afin de mettre un maximum d’atouts de son côté. « Mais elle y arrivera. Elle sait ce qu’elle veut, se donne à fond et ne triche jamais. »