Nice-Cuneo : ces citoyens ont lancé un observatoire
Depuis septembre 2023, deux ingénieurs italiens spécialistes des questions ferroviaires ont lancé un observatoire, pour faire le lien avec les autorités et accélérer la mise en place de solutions.
Il pourrait parler du train des merveilles pendant des heures, tant il lui est attaché. Federico Santagati est de ces Italiens qui ont grandi dans la vallée, entre la France et l’Italie. Aux côtés de Marco Galfré, ingénieur à la retraite féru des questions ferroviaires, il anime l’Observatoire du train de Tende. Il revient sur ce travail de fourmi et son engagement citoyen au secours du train.
Quand a été créé cet observatoire et dans quelles circonstances ?
Cet observatoire est né en septembre 2023 afin de mettre en commun les demandes des comités, associations, pendulaires et institutions locales pour trouver des solutions à l’immobilisme et l’isolement qui portent préjudice à notre territoire depuis trop longtemps maintenant.
Qui est à l’initiative de cet observatoire ? Qui le compose ? Et pourquoi avoir décidé de réunir autant d’acteurs différents ?
On trouve des représentants des comités et associations qui se battent pour la défense de la ligne depuis des années, du Piémont à la Ligurie en passant par la France. Des experts en matière de questions ferroviaires, c’est-à-dire moi-même et mon collègue, centralisent leurs demandes. Nous tentons d’y apporter des solutions techniques, réalisables que les gestionnaires de la ligne peuvent mettre en oeuvre avec les autorités locales. Une table ronde est régulièrement organisée pour
que les gens puissent se retrouver, se confronter et avancer.
Comment l’observatoire communique ?
L’observatoire est une interface indépendante entre les organismes techniques et les institutions. Il récolte également les retours des pendulaires et voyageurs et tente de lutter contre le manque de transparence sur la question du train, source de fractures entre la population et les opérateurs.
Quelles problématiques avezvous
fait remonter ?
Le manque de train, de services, leurs qualités médiocres, le manque de fiabilité concernant les horaires, la possibilité de mettre des vélos, la limitation de la vitesse à 40 km/h…
Avez-vous été entendus par les autorités italiennes ?
Pour l’instant, non. Mais la première table-ronde que nous avons lancée a permis de jeter les bases d’une collaboration.
Comment se faire entendre des autorités et créer un dialogue
constructif ?
Notre territoire est très uni sur la question du tunnel et de la mobilité, c’est en cela que nous arrivons à peser sur les autorités. Nous remontons les remarques de nos concitoyens et les présentons à la table-ronde ce qui crée un dialogue objectif et responsable.
Quels sont les résultats obtenus ?
Nous sensibilisons le territoire, c’est une très bonne chose. C’est une force de frappe, comme en 2013, où des manifestations ont eu lieu pour empêcher la fermeture de la ligne. Nous avons aussi envoyé un dossier pour que de nouvelles rames soient mises sur pied et répondre ainsi aux demandes des pendulaires et voyageurs et éviter que les trains soient pleins. Les requêtes que nous formulons engagent une véritable réflexion incluant ceux qui gèrent la ligne. Nous sommes très fiers de ce lien que nous créons.