Tunnel de Tende : A. Masson saisit la Cour des comptes
La députée a récemment exprimé sa préoccupation quant aux retards prolongés dans la réouverture du tunnel routier du Col de Tende, infrastructure cruciale de la vallée de la Roya.
Est-ce que l’étau se resserre sur l’Italie ? Alors que le sénateur Philippe Tabarot a déposé une demande de commission d’enquête sur les travaux du tunnel de Tende [notre édition d’hier], c’est au tour d’Alexandra Masson de monter au créneau. Depuis plusieurs mois, la députée s’insurge, pour ne pas dire s’agace, du « retard monumental » des travaux du tunnel de Tende. Alexandra Masson a rappelé que la fermeture actuelle fait suite à une période de fermeture précédente, de mai 2017 à octobre 2019, due à des problèmes juridiques en Italie (l’ANAS, l’établissement économique public en charge des infrastructures routières en Italie, avait fait annuler le contrat avec le maître d’ouvrage, la société Fincosit, en raison de graves violations contractuelles). Malgré l’importance commerciale, économique et touristique de cette liaison franco-italienne, la réouverture, prévue pour octobre 2023, a été repoussée à plusieurs reprises. Il est question qu’elle soit de nouveau différée au-delà de l’été 2024.
« Exercer un contrôle juridictionnel »
En réponse à ces retards persistants et à l’opacité entourant les
travaux, Alexandra Masson a pris des mesures en saisissant le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, ainsi que la présidente de la Cour régionale
des comptes (CRC) PACA, Nathalie Gervais. Elle demande un examen approfondi de l’utilisation des fonds publics engagés par l’État français, la Région Sud
et le Département des Alpes-Maritimes pour ce projet. Alexandra Masson souligne que près de 176 millions d’euros ont été engagés pour le projet au lendemain de la tempête Alex, avec un financement partagé entre la France et l’Italie. Initialement prévu pour la réhabilitation du tunnel existant et la construction d’un nouveau tunnel, le coût global des travaux a été réévalué à 325 millions d’euros. « La nouvelle entreprise italienne mandatée par l’ANAS pour réaliser les travaux, la société Edilmaco, a annoncé ne plus réhabiliter l’ancien tunnel sans pour autant réduire le montant des travaux », indique la députée.
« Au regard de l’engagement financier important de l’État français et des collectivités territoriales, reprend-elle, des retards successifs et de l’opacité régulière du déroulement des travaux, il est plus que nécessaire d’exercer un contrôle juridictionnel sur l’utilisation des deniers publics des contribuables français pour un chantier qui dure interminablement. Une enquête de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur est impérative pour connaître de manière précise comment ont été utilisées les sommes allouées par la Région PACA et le Département des Alpes-Maritimes et de savoir si leur utilisation a été efficace et a permis ou non une avancée du chantier. »