Monaco-Matin

Violences des jeunes : Attal vise les élèves perturbate­urs

Élèves possibleme­nt sanctionné­s, parents sous surveillan­ce, recours à l’internat... Gabriel Attal veut être toujours plus ferme contre la violence à l’école, sans convaincre.

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L «orsqu’on gêne les cours, lorsqu’on défie l’autorité, lorsqu’on dégrade, qu’on menace, voire que l’on agresse, cela ne doit jamais rester sans conséquenc­e », a lancé le Premier ministre, lors d’un discours axé sur l’autorité, hier à Viry-Châtillon (Essonne), pour marquer ses 100 jours à Matignon. Depuis quelques semaines, de nombreux faits divers s’invitent dans et aux abords des établissem­ents scolaires : décès de Shemseddin­e, 15 ans, battu à mort à Viry-Châtillon, agression d’une collégienn­e à Montpellie­r, « guet-apens » contre une adolescent­e à Tours ou encore les menaces et vidéos diffusées via les espaces numériques de travail des collèges et lycées. Décidé à préserver l’école comme un « sanctuaire où la violence n’a jamais sa place », le Premier ministre s’est dit hier « favorable » à sanctionne­r les élèves « qui perturbent le plus gravement les cours » sur « leur brevet, leur CAP ou leur bac » etàce que « une mention soit apposée sur leur dossier Parcoursup ».

« Sanctions adaptées »

Celui qui était ministre de l’Éducation jusqu’en janvier s’est aussi dit en faveur de la signature par les parents, à chaque rentrée, d’un

« contrat de droits et d’obligation­s », qui

« pourra ouvrir à des sanctions » notamment en cas « de défaut manifeste d’assiduité » ou « de non-participat­ion des parents à l’éducation de leurs enfants » Si les contours d’un t contrat restent à définir, «le respect de l’autorité à l’école c’est un engagement collectif », a insisté Gabriel Attal. « Aider les parents, c’est parfois aussi prendre des mesures plus fortes encore », a-t-il relevé, arguant que le recours à l’internat peut être «une opportunit­é pour couper rapidement et efficaceme­nt un jeune de ses mauvaises fréquentat­ions ». Selon le ministère de l’Éducation, 176 000 places d’internat sont actuelleme­nt occupées sur les 228 000 existantes. Gabriel Attal doit d’ailleurs visiter un internat ce lundi à Nice. D’autres évolutions attendent l’école primaire, comme la mise en place d’une « commission éducative », qui pourra décider de « sanctions adaptées », ou la généralisa­tion des temps d’apprentiss­age du respect de l’autre et de la tolérance.

Ces annonces intervienn­ent après plusieurs séries de pistes et mesures lancées ces derniers mois, dont le doublement de l’enseigneme­nt moral et civique (EMC) ou encore l’expériment­ation de la tenue unique pour une potentiell­e généralisa­tion en 2026.

« Un retour au temps des ‘‘Choristes’’»

Ces nouvelles déclaratio­ns de Gabriel Attal sont loin de convaincre les syndicats. Pour Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, premier syndicat du primaire, «iln’yariende nouveau, à aucun moment des moyens spécifique­s pour qu’on puisse faire notre travail n’ont été évoqués ».

« C’est un fantasme, un retour au temps des ‘‘Choristes’’, avec la blouse blanche et l’autoritari­sme, mais les temps ont changé », a-t-elle indiqué, affirmant qu’il n’y a que quatre incidents graves pour 1 000 élèves dans le premier degré, des cas « rares ». « Je trouve que c’est léger », a renchéri Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées). La « mention que l’élève est perturbate­ur » peut déjà apparaître « dans ses bulletins scolaires » et « dans le dossier Parcoursup », selon lui. Et les parents « signent déjà le règlement intérieur, des chartes, tout un tas de choses » : « Ça n’a jamais fait baisser les agressions ou les violences ».

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