Le Moyen-Orient toujours au bord du « précipice »
Alors que la guerre à Gaza continue, les États-Unis et le Royaume-Uni ont ciblé le programme iranien de drones, l’industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles.
Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d’Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l’Iran contre le territoire israélien lancée le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas. À Téhéran, un haut responsable des Gardiens de la révolution, le général Ahmad Haghtalab, a mis en garde Israël contre l’éventualité d’une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que son pays était prêt à lancer en représailles de « puissants missiles » sur les « installations nucléaires de l’ennemi ».
« Nous sommes au bord d’une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde », a prévenu le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell. Le Moyen-Orient est au bord du « précipice » d’un « conflit régional généralisé », a renchéri le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.
La réponse d’Israël se fait attendre
D’après le diffuseur public israélien Kan, Benjamin Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles rapides après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui cherche à éviter une nouvelle confrontation. « Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu », a indiqué un haut responsable à la chaîne.
L’industrie des drones iraniens ciblée
Entre-temps, les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, et le Royaume-Uni ont annoncé avoir renforcé leurs sanctions contre l’Iran, ciblant « le programme iranien de drones, l’industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles ».
Les sanctions de Washington visent notamment «16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens » dont les Shahed qui « ont été utilisés lors de l’attaque du 13 avril », a annoncé le département du Trésor. Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense. Selon le département du Trésor, les personnes et entités visées « travaillent au nom de la Force Qods », unité d’élite des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures de l’Iran. Les sanctions imposées par
Londres ciblent, elles, « plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques », a précisé le Trésor.
« On a trouvé des bras et des pieds »
Alors que la région est déjà ébranlée par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, Antonio Guterres a dénoncé l’« enfer humanitaire
» créé par les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien qui ont fait en plus de six mois 33 970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d’après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas a
pris le pouvoir en 2007. « Nous avons récupéré les restes de 12 personnes », a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d’une maison touchée par une frappe à Rafah où s’entassent 1,5 million de personnes en majorité déplacées par la guerre. «Ily avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C’est horrible »,