Monaco-Matin

Bérangère McNeese « JE SUIS LE CLOWN BLANC »

Nd L’actrice belge, remarquée dans la très bonne série « Des gens bien » sur Arte, est la copilote de Ramzy Bedia dans la nouvelle sitcom de Canal +, « Terminal », une création de Jamel Debbouze.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Canal + se remet à la sitcom, 25 ans après « H », avec « Terminal » qui s’intéresse au quotidien d’un aéroport, autour d’un casting XXL : Jamel Debbouze, Ramzy Bedia, Camille Chamoux, Samuel Djian Bambi, Brahim Bouhlel ou encore Doully. Que des ganaches qui viennent, majoritair­ement, du stand-up et/ou de la scène et qui donnent à « Terminal » des faux airs de « H », la série mythique du trio Eric – Ramzy – Jamel. Une première saison dans laquelle des guests sont venus pointer leur nez (Kad Merad, Manu Payet, Camille Cottin) et qui pourrait ouvrir la porte à d’autres beaux CV puisqu’une deuxième saison devrait se tourner à l’automne si tout va bien. Dans cette douce folie, enregistré­e en public, on retrouve surtout Bérangère McNeese, l’actrice belge, brillante dans « Des gens biens » sur Arte mais également dans « HPI » – dont la prochaine saison arrive bientôt sur TF1 –, campe Charlie, la nouvelle copilote de Jack (Ramzy Bedia), cette jeune femme, tout à fait normale et brillante, découvre cette compagnie aérienne sans moyen. La raison de cette « punition » ? Aucune autre compagnie ne voulait d’elle après qu’elle a fait atterrir un Airbus sur la A13 juste pour prouver à ceux qui en doutaient, que cela était bien possible.

En quoi tourner en public est-il si particulie­r pour une série télévisée ?

Je suis arrivée tard sur le projet, dix jours avant le tournage, donc je n’avais pas bien compris ou pris la mesure du décor, du public, des sept caméras qui filment en même temps. Je jouais au théâtre Renaissanc­e le soir donc j’avais un peu l’habitude du rapport au public mais c’est un exercice inédit pour une fiction. Cette configurat­ion rend le tournage plus rapide, on fait moins de prises, il faut garder le rythme. Quand l’effet de surprise de la vanne est passé lors de la première prise en public, vous ne pouvez pas la refaire dix fois sinon vous perdez l’énergie collective. La présence du public est à la fois galvanisan­te et stressante.

C’est une configurat­ion presque inédite en télévision, non ?

On est plus proche du théâtre, il y a la même sensation qu’avant de rentrer en scène. On voit les camarades jouer devant le public et on attend son tour. On ne peut pas trop se reprendre durant une prise, il faut assurer collective­ment. C’est une gymnastiqu­e différente. Le casting était très axé sur des gens qui venaient de l’humour, du stand-up, donc ils avaient un rapport au public déjà établi. C’était moins naturel pour moi au départ mais on se prend vite au jeu. Le public n’est pas un artefact, il n’y a pas cette notion de quatrième mur comme au théâtre, c’était une composante à part entière de la série.

Pourquoi avoir accepté ce projet ?

J’aimais les codes de la sitcom, il y avait un côté nostalgiqu­e. C’est un projet assez rare dans une carrière et je ne voulais pas passer à côté. Et puis, quand vous pouvez tourner avec Jamel Debbouze, être en duo avec Ramzy Bedia, c’est unique comme propositio­n.

Votre personnage, Charlie, semble être le plus normal de la troupe, comment l’avez-vous travaillé ?

C’est le clown blanc, on peut facilement s’identifier à elle et sa forme de normalité rend les autres personnage­s encore plus loufoques et barrés. Petit à petit, on se rend compte qu’elle a, elle aussi, une forme de folie en elle. Son désir de compétitio­n poussé à l’extrême, cette absence de confiance en soi. Quand elle se lâche, on le voit moins venir et c’est jouissif à jouer. Au départ, je ne suis pas identifiée comme quelqu’un qui vient de l’humour donc j’amène une forme de normalité et c’est ce décalage qui rend la situation drôle.

La série s’appuie sur des guests dont Manu Payet, avec qui vous avez plusieurs épisodes assez drôles. Comment l’avez-vous vécu ?

On avait eu vent de plusieurs noms de célébrités mais c’était mouvant, souvent c’était annoncé le matin même. Rien ne semblait réel. Avoir ces épisodes avec Manu Payet, c’est comme un cadeau de la vie. Et parfois ça se faisait naturellem­ent les arrivées d’invités. Je jouais avec Stéphane De Groodt le soir au théâtre et en parlant avec Jamel l’idée est venue de l’inviter sur un épisode. Et ça se fait naturellem­ent car Jamel représente tellement que tout le monde a envie de venir dans son monde, dans son univers.

« Quand l’effet de surprise de la vanne est passé lors de la première prise en public, vous ne pouvez pas la refaire dix fois sinon vous perdez l’énergie collective. »

Que représenta­ient pour vous Jamel Debbouze et son univers ?

J’étais un peu trop jeune quand « H » passait à la télévision et j’ai grandi en Belgique donc je n’avais pas forcément les références. Jamel, pour moi, c’est avant tout un acteur de cinéma, je me focalisais sur ses films. J’ai appris, surletard,ceque«H»a représenté en France et la place de la série dans la culture populaire. « Terminal », ce lundi à 21 h, deux épisodes par soirée.

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(Photo Rémy Grandroque­s/QUAD + TEN/CANAL +)

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