Médicaments : comment limiter la pollution ?
La France est le 7e pays au monde pour les dénpednses annuelles de pharmacie. Ingérés ou jetés, ces médicaments ont un effet sur l’environnement. Les conseils d’une biologiste marine.
Plus de 700 euros par an : c’est la dépense moyenne d’un Français en pharmacie (1). Des médicaments qu’on retrouve dans la nature. « Notre corps en métabolise une partie. Le reste part dans les urines, les selles… » , détaille Françoise Loquès, biologiste marine. Mais difficile pour les stations d’épuration de filtrer ces molécules, comme l’étaye l’étude locale menée par cette scientifique niçoise. Autrice du guide Les médicaments, des déchets pas comme les autres, elle livre 5 conseils pour limiter cette pollution.
Avec le médecin, parler de la prescription
◗ Le chiffre. 1 Français sur 5 prend plusieurs médicaments à la fois, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). ◗ Le bon geste. « Certains sont incompatibles. Ils peuvent interagir et avoir de lourdes conséquences sur notre santé (augmentation, diminution voire suppression des effets) », rappelle Françoise Loquès. Pensez à rappeler vos traitements en cours lors d’une consultation. Et pour limiter leur impact sur la nature, demandez à votre médecin de privilégier des prescriptions à faible indice PBT. Celui-ci donne une note (de 1 à 9) sur la dangerosité environnementale des substances actives du médicament, basée sur trois critères : la persistance dans l’environnement, l’absorption par des organismes vivants et la toxicité sur la faune et la flore aquatiques.
En pharmacie, ne prendre que ce dont on a besoin
◗ Le chiffre. Environ 25 % des médicaments prescrits ne sont jamais consommés, selon Jalma, cabinet de conseil en santé.
◗ Le bon geste. Même s’il est prescrit, il est possible de ne pas prendre un médicament que vous avez déjà chez vous lors de votre passage en pharmacie.
Trier ses médicaments inutilisés ou périmés
◗ Le chiffre. 17 000 tonnes de médicaments non utilisés ou périmés sont jetées chaque année en France, selon l’OCDE.
◗ Le bon geste. En France, la filière Cyclamed collecte ces déchets pas comme les autres afin qu’ils soient traités à part. Ceuxci ne sont pas réutilisés dans d’autres pays, mais incinérés selon une méthode destinée à limiter leur pollution. Vous avez des boîtes périmées ou inutilisées ? Les jeter à la poubelle ou dans les toilettes présente un risque majeur pour l’eau et les sols. Les comprimés, pommades, crèmes, gels, sirops, aérosols, sprays et inhalateurs sont à ramener en pharmacie, les emballages et les notices à jeter au tri sélectif. Des doutes ? Cyclamed dispose d’un moteur de recherche. cyclamed.org/comment-trier/moteur-de-recherche/
Éviter l’automédication
◗ Le chiffre. Près d’un Français sur deux donne un médicament à un proche car il a les mêmes symptômes, selon l’ANSM.
◗ Le bon geste. Pour limiter les rejets dans la nature et lutter contre l’antibiorésistance de nos organismes, l’automédication est à éviter.
Maux bénins ? Penser aux remèdes naturels
◗ Le chiffre. En France, plus de 420 millions de boîtes de Doliprane ont été mises sur le marché en 2022, selon Sanofi.
◗ Le bon geste. Maux de tête, rhume, insomnie passagère… Des alternatives naturelles existent pour les maux bénins. Infusion aux fleurs de lavande séchées ou inhalation de vinaigre de cidre dilué pour les maux de tête, infusion au thym contre le rhume, fleur d’oranger pour favoriser l’endormissement… Le guide accessible via le QR code ci-dessous, validé par des médecins hospitaliers, regorge de conseils simples et mentionne également les contre-indications (en cas de pathologies spécifiques, d’allergie, de grossesse...). 1. Chiffres 2021, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).