Avec le sens du sacrifice
Si elle a toujours été dangereuse offensivement, l’ASM a ajouté la solidité défensive et une agressivité plus constante à son panel. Des atouts qu’il lui faudra garder pour assurer la 2e place.
Les coachs aiment répéter qu’il n’est pas toujours judicieux d’aligner les onze meilleurs joueurs au coup d’envoi pour avoir une équipe équilibrée, mais plutôt ceux qui s’accordent le mieux dans toutes les lignes. À Monaco, il semblerait qu’Adi Hütter arrive à aligner ses cartouches favorites tout en donnant du corps au collectif. Peut-être parce que les joueurs de son effectif ont tous un point commun : un certain sens du sacrifice. Une vertu précieuse qui est en train de les mener loin, à un souffle d’une qualification directe en Ligue des champions au moment de se déplacer sur la pelouse du Groupama Stadium. Voir l’ASM empiler les buts et désarçonner les défenses, on y était habitué depuis l’entame de cette saison. La voir secouer l’adversaire pour récupérer le ballon rapidement et frapper fort aussi. Ce qui semble un peu nouveau, c’est cette régularité dans l’intensité et dans l’agressivité des hommes à la diagonale.
« Les attaquants font le pressing avec les autres »
Admirable face à Lille, Youssouf Fofana confirme une forme d’osmose : « On essaie de tous avoir la même idée sur le terrain, avec ou sans ballon, pour être fixé et savoir ce qu’on fait. »
Si certains avaient déjà ce profil de combattant (Maripan, Zakaria…), d’autres
semblent avoir franchi un palier avec Adi Hütter. «On travaille tous la même chose à l’entraînement, notamment à la perte de balle, confirme Fofana. Quand il y a un exercice de pressing, les attaquants ne vont pas travailler la finition de leur côté. Ils viennent presser avec les défenseurs et les milieux. Le coach met tout le monde sur un pied d’égalité, c’est vraiment rare qu’il partage le groupe. »
Un sens du collectif pas toujours évident à inculquer,
notamment aux plus jeunes joueurs. Au-delà de sa capacité à éliminer en un contre un ou à débloquer des situations par la passe (3) et le but (7), Maghnes Akliouche semble avoir parfaitement intégré ce que lui demande l’Autrichien. Pas un hasard si l’international espoir joue autant.
Akliouche, l’exemple parlant
« Pour moi, Maghnes est un super exemple, étaye Hütter. Quand je suis arrivé cet été
j’ai vu qu’il avait beaucoup de talent. Mais j’ai trouvé qu’il manquait peut-être un peu de physique ou de capacité à défendre. Il s’est développé. Il a toujours écouté, ne s’est jamais plaint quand il ne jouait pas. Il a franchi une grosse étape. Il est très sûr avec le ballon mais il comprend aussi le football et essaie de gagner des duels. » Précieux pour soulager les deux lignes défensives et protéger le but d’un Radek Majecki souverain avec cinq clean sheets en huit matchs. La solidité retrouvée permet de voir venir et explique, aussi, la dynamique enclenchée depuis fin février (six succès, deux nuls). «Encemoment on défend très bien, apprécie le technicien. Ce n’est pas seulement dû au travail de la ligne défensive mais de tout le monde. On défend en équipe. » Et c’est en équipe que l’ASM peut quasiment valider sa deuxième place, synonyme de strapontin direct pour un retour dans la cour des grands…