Monaco-Matin

Robert Pirès « Thierry Henry, on l’appelait la bible du foot »

- (rires) RUDY KOSKAS

Ancien footballeu­r au palmarès XXL, Robert Pirès impression­ne par sa gentilless­e, sa disponibil­ité, son sourire permanent. Féru de padel depuis près de 20 ans, l’ex-joueur de Metz, Marseille, Arsenal ou Villarreal, porte un regard pertinent sur le monde du ballon rond. Rencontré à Antibes lors de la présentati­on du BullPadel Show 06 dont il est l’un des ambassadeu­rs, Robert Pirès évoque cette discipline, mais aussi le foot qu’il a pratiqué et sublimé en pro durant près de 25 ans. Un régal.

Aujourd’hui, te voilà capitaine de la Team Pirès au BullPadel Show 06 ?

Le Padel c’est une passion qui me suit depuis 2006, l’année où j’ai signé à Villarreal. J’ai accroché tout de suite. Depuis l’arrêt de ma carrière il y a 10 ans, j’y joue très souvent. C’est le sport des anciens footballeu­rs mais aussi des tennismen. C’est un sport hyper agréable ouvert à tout le monde. Pour le BullPadel Show 06, j’ai dit oui quand Robin Haziza, que j’ai connu à Canal +, m’a proposé le projet et le rôle de capitaine. Je veux récolter le plus d’argent possible pour une bonne cause. Ton actualité foot ?

Je suis consultant pour Canal + et ambassadeu­r pour Arsenal. Des journées bien remplies surtout qu’Arsenal joue le titre, je suis souvent sur Canal en cette fin de saison pour les suivre.

« On tape trop sur la Ligue 1 » Ton avis concernant le niveau des championna­ts européens, spécialeme­nt la Ligue 1 ?

Je n’aime pas dire qu’un championna­t est faible.

Les gens et surtout les anciens footballeu­rs devraient arrêter de dire ça ! Le foot en France est différent de ce qui se fait en Angleterre, en Espagne ou en Italie. En France, il y a de la qualité, de bons joueurs, des talents. Aussi bien au PSG, à Monaco ou même à Metz avec Georges Mikautadze. J’aime ce que propose l’AS Monaco. C’est du beau football. Quant au niveau de la Ligue 1, Paris est en demi-finale de la Ligue des champions et Marseille dans le dernier carré de la Ligue Europa. Il faut arrêter de pleurer… On tape trop sur la Ligue 1.

L’OGC Nice ?

C’est un club qui a du potentiel. Mais c’est surtout l’effectif qui compte, faire le bon casting. L’entraîneur dépend beaucoup de l’effectif, c’est ce que m’a toujours dit Pat Vieira, qui a aimé son passage ici. Aujourd’hui, le footballeu­r a peut-être un peu baissé son niveau technique. Parce que la formation privilégie plus l’aspect physique.

Un mot sur Marseille ?

L’OM traverse une saison compliquée. Il faudrait trouver de la stabilité avec un entraîneur sur plusieurs années pour basculer dans le positif, même si c’est un club particulie­r. Quand ça fonctionne, c’est extraordin­aire, je peux le dire. Au Vélodrome, il y a une ambiance de fou !

« Je suis fan de Dembélé » Un joueur en Ligue 1 ?

Je suis fan de Dembélé depuis longtemps. C’est le joueur le plus complet techniquem­ent. Il sait tout faire, pied droit, pied gauche et il va vite.

Brest, un Ovni ?

Je connais bien Eric Roy avec qui j’ai joué à l’OM et je ne peux que le féliciter. J’ai vécu la même chose avec Metz en 1998. Tu vois que tu déranges. Les gens disent que tu ne performes que sur une saison. Peut-être, mais imagine quand tu es un joueur de Brest, c’est fabuleux de pouvoir rivaliser avec le PSG, Monaco, Lille. Ils sont devant Lyon et Marseille. Ça joue bien au ballon, il y a une philosophi­e de jeu. Aujourd’hui ça fonctionne, c’est top !

« A Metz, mon fils a le même formateur que moi » En parlant de Metz, tu es toujours en contact avec l’autre PP flingueur ?

Oui avec Cyrille Pouget, on s’écrit de temps en temps. On ne s’est pas quitté. J’ai une relation particuliè­re avec le club de Metz. Je connais le nouveau président, dimanche (aujourd’hui), je serai dans les tribunes pour assister à Metz-Lille. Mon club de coeur, c’est Reims où j’ai débuté mais Metz, c’est celui qui m’a fait découvrir le monde pro. Là-bas, j’ai rencontré les bonnes personnes, les bons entraîneur­s qui m’ont aidé. Aujourd’hui, je suis content car un de mes fils, Théo (16 ans) est au centre de formation… avec le même formateur que moi à l’époque : Francis De Taddeo ! Grâce à lui cela me permet de retourner plus souvent au club.

Les Bleus favoris de l’Euro ?

Oui, bien sûr. Il ne faut pas avoir peur de le dire. Si tu fais l’analyse des joueurs un par un, ça va aller (rires). Je ne vois pas une équipe surprise l’emporter avec la

France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne en face. L’Euro, c’est très dur. C’est le très très haut niveau.

« On savait tous que Titi deviendrai­t coach » Ton compère Thierry Henry, sélectionn­eur des Espoirs ?

Titi, c’est son truc. On savait tous qu’il deviendrai­t entraîneur. Il connaît tout sur tout. Il regarde tous les matchs. On l’appelait la bible du foot ! À Monaco (oct-mars 2018), ça a été une expérience compliquée car les gens n’ont pas été patients. C’est comme Arteta à Arsenal, mais lui a eu du temps et aujourd’hui il joue le titre. Sélectionn­eur des Espoirs, c’est top. Il est bien dans son rôle avec un message auprès des jeunes qui passe, et en plus ils ne risquent pas de lui faire à l’envers !

Question incontourn­able sur Kylian Mbappé, phénomène ?

C’est un joueur exceptionn­el, un phénomène oui… Mais j’ai joué avec ce même phénomène en 2000, c’était Thierry Henry ! On avait déjà ce profil de joueur à l’époque, il y a 24 ans. C’était un plaisir de jouer avec lui à Arsenal et en sélection. Quelle technique et quelle vitesse ! D’ailleurs c’est pour ça que je suis contre le Ballon d’or. Titi ne l’a pas eu !

Tu vas participer au marathon pour tous le 10 août prochain ?

Oui c’est un défi de dingue pour mes 50 ans ! J’avais défié Martin Fourcade en biathlon alors que je n’avais jamais fait de ski de fond. Moi qui n’aime pas trop courir, je fais du fractionné comme sur les marches de Montmartre. Mon objectif c’est de terminer sans avoir marché ! J’ai couru le semi de Paris en 1h56 mais j’étais mort sur la fin !

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(Photo Patrice Lapoirie) Le sourire de Robert Pirès rencontré à Antibes pour le BullPadel Show 06.

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