Jaguar, toutes griffes dehors
Souvent placé, jamais gagnant en Principauté, le Néo-Zélandais Mitch Evans est enfin monté sur la plus haute marche, hier. Et son compatriote Nick Cassidy a offert le doublé au team Jaguar !
On prend les mêmes et on recommence. Ou presque. L’an dernier, sur la piste survoltée du Monaco E-Prix, Nick Cassidy avait raflé la mise devant Mitch Evans. Hier, ce fut l’inverse. Les deux natifs d’Auckland, désormais équipiers chez Jaguar où Cassidy a rejoint Evans cet l’hiver, se sont encore rués vers les deux plus hautes marches du podium. De quoi offrir au fauve britannique un retentissant doublé au pied du Rocher. Abonné à la 2e place ici depuis 2021, le pilote de la Jag’ N°9 voulait absolument décrocher son 11e triomphe en Formule E ce samedi. Histoire de jeter aux orties l’étiquette de Poulidor de la Principauté qui lui collait au paletot. Jamais trois sans quatre ? Que nenni ! Non content de dominer les deux séances d’essais libres, il signe le meilleur chrono du jour lors des quarts de finale des qualifications (1’29’’725). La petite erreur commise dans le duel suivant contre Pascal Wehrlein (Porsche), un freinage raté l’obligeant à court-circuiter la chicane du port, constituera la seule fausse note.
En embuscade sur la deuxième ligne de la grille (Cassidy 3e, Evans 4e), le duo néo-zélandais profite de l’excès de précipitation de Wehrlein, un poleman qui active très (trop ?) tôt le premier des deux « Attack Mode » obligatoires (surplus d’énergie temporaire déclenché en s’écartant de la trajectoire) et rétrograde en 5e position. Une fois devant, le team Jaguar, toutes griffes dehors, déroule sa stratégie jusqu’au damier de la délivrance. L’un protège l’autre et vice-versa. Une course d’équipe exemplaire qui permet à Evans de toucher enfin au but. Et à Cassidy de glaner des gros points. Ce pactole le propulse en effet au 2e rang de la hiérarchie, seulement sept longueurs derrière le leader (Wehrlein) à mi-chemin de la saison 10.
Nato, un point d’honneur
« Nick et moi, nous réalisons une excellente opération », pouvait alors savourer le vainqueur. « On avait envisagé différents scénarios, dont celui-ci. Quand l’horizon se dégage, quand on a notre destin en main, il faut s’entraider, évidemment. J’apprécie l’attitude de Nick, son état d’esprit. C’est un ‘‘team player’’ ! »
Derrière, DS Penske réussit aussi un tir groupé : Stoffel Vandoorne complète le top 3 tandis que Jean-Eric Vergne passe de peu à côté du podium princier. Quant à l’Antibois Norman Nato, il aura traversé un maelström d’émotions. En pâle position sur la grille (19e) comme son coéquipier champion en titre Jake Dennis (18e), le régional de
l’étape, malgré le manque de rythme persistant du team Andretti en mode qualif’ et un pit stop au 5e tour pour changer son aileron avant endommagé, arrache un point d’honneur (10e). Revenu de nulle part !