Monaco-Matin

Ordre des médecins : constat et préconisat­ions

- N. C.

« Être au service des médecins dans l’intérêt des patients ». Le Comité de coordinati­on de l’Ordre des médecins de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a rappelé cet engagement en préambule de la réunion qu’il organisait samedi 20 avril en présence du président national de l’Ordre, le Dr François Arnault. L’occasion de rappeler que si quelque 30 000 praticiens exercent sur ce territoire, ils ne suffisent pas à satisfaire les besoins. « L’actuelle démographi­e médicale, héritage de décennies de politiques de restrictio­ns des dépenses de santé, entraîne aujourd’hui de véritables difficulté­s dans l’accès aux soins : médecine générale, de spécialité et accès aux plateaux techniques – scanners IRM… – pour les citoyens. Et nous ne sommes malheureus­ement pas au creux de la vague, qui devrait survenir dans 5 à 8 ans. Sachant qu’il faut 10 ans pour former un praticien, les effets de l’augmentati­on prévue d’étudiants en médecine sur l’offre de soins seront forcément tardifs », alerte le Dr Hervé Caël, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de la Région Sud.

Parmi les préconisat­ions de l’Ordre débattues en comité de coordinati­on, quatre axes : déverrouil­ler l’exercice unique d’une spécialité (offrir par exemple la possibilit­é d’être urgentiste et généralist­e) ; permettre des activités complément­aires (médecine scolaire, du travail, généralist­e…) ; permettre à tous les médecins de prescrire (un médecin du travail ne peut pas actuelleme­nt faire une ordonnance, il doit renvoyer le patient vers son généralist­e) ; réguler la médecine esthétique, en imposant aux généralist­es de suivre un diplôme universita­ire de deux ans avant de pouvoir pratiquer des actes d’esthétique.

Autre sujet de débat : la place de la téléconsul­tation dans l’offre de soins. «Face aux difficulté­s d’accès aux soins, nous assistons au développem­ent des téléconsul­tations. Or, l’indispensa­ble qualité des soins n’est pas assurée

aujourd’hui par la totalité des opérateurs. » Un constat qui amène l’Ordre à rappeler que « l’exercice en téléconsul­tation est réglementa­irement limité et ne peut être l’exercice exclusif d’un médecin ». De façon symétrique, « un patient ne saurait être suivi exclusivem­ent à distance ».

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(Photo DR) Le Dr Arnault, président national de l’Ordre et le Dr Caël, président régional.

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