Rosés 2023 LA PETITE FLAMME ROSE DE L’ÉTÉ
Les 35 vignerons de Rouge Provence, association qui défend les positions des grands rouges de terroirs, n’ont pas peur des oxymores. Ils produisent aussi des rosés.. à rougir de plaisir. Notre sélection de cuvées, repérées lors de la présentation du millé
Le République, l’étonnante table gastronomique et solidaire de la place Sadi-Carnot à Marseille, comme toile de fond. L’établissement qui a fait de l’entraide et du partage sans distinction de classes, son credo, accueillait, début avril, les vignerons de l’association Rouge Provence, pour une dégustation des millésimes nouvellement mis en marché.
Des domaines emblématiques du Var, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, qui croisent le fer pour montrer qu’il existe, dans la plus ancienne région viticole de France, « des terroirs et des vignerons capables de faire des grands rouges », selon JeanChristophe
Comor des Terres Promises. Voilà quelles furent les prémices de l’association Rouge Provence, imaginée par ce vigneron, avec son ami Peter Fisher du château Revelette, à Jouques (Bouches-duRhône).
50 nuances de rosés
Mais dans l’univers pâlichon des rosés technologiques, il y avait encore une revanche à prendre sur l’histoire : celle des rosés de terroir. Ces rosés forts en gueule, peuvent être couleur pétale de rose, saumonée, ou carrément grenadine. Une histoire de pigments contenus dans la peau des raisins.
Pour faire du rosé, il faut des raisins noirs habituellement destinés aux vins rouges, et un pressoir comme pour les blancs.
Pressurage direct et macération
Mais deux techniques peuvent être utilisées par les vignerons : la macération pelliculaire (le vin est soutiré de la cuve après un temps de macération) et le pressurage direct (les raisins sont pressés juste près les vendanges). Avec cette deuxième technique, le temps de contact avec la pulpe des raisins et la peau qui contient les anthocyanes, est très court. D’où ces nuances rose très pâle qui caractérisent la majorité des rosés de Provence obtenus par pressurage direct. Les rosés de terroir, eux, piochent dans les deux méthodes.
En progression, ces rosés de niche obtenus avec des petits rendements, fermentés le plus souvent sans levurage (levures du commerce), avec des raisins cultivés en agriculture biologique, débordent de saveurs : des fruits rouges, des épices, etc. Ils sont les indispensables compagnons des belles tables d’été.