Monaco-Matin

1942-1943 : LA MISSION « REX » CHANGE LA DONNE

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Le 27 janvier 1943 les Mouvements unis de la Résistance – les M.U.R. – voient le jour. Les trois grandes formations de la zone Sud – Combat, Libération et Franc-Tireur – y sont rassemblée­s. La mission « Rex » est réussie. Le général de Gaulle l’a confiée un an plus tôt à Jean Moulin, expréfet d’Eure-et-Loir révoqué en 1940 par le maréchal Pétain. Son but : coordonner les actions contre Vichy et les Allemands en zone Sud.

Les M.U.R. comportent plusieurs branches : la propagande et les renseignem­ents, le S.R. dont le chef régional est le pharmacien toulonnais Franck Arnal ; l’Armée secrète, A.S., pour l’aspect militaire ; le Noyautage des Administra­tions publiques (N.A.P.) telles la police, la SNCF, les PTT ou les préfecture­s, etc. Le chef régional du N.A.P. est Georges Cisson, né aux Arcs, également membre du directoire des M.U.R.

Des résistants d’horizons très divers

Des francs-maçons, d’anciens militaires dont quelques marins qui ont rejoint la Résistance après le sabordage de la flotte à Toulon, des ouvriers de l’arsenal de Toulon ou des chantiers navals de La Seyne, oeuvrent également au sein des M.U.R.

De son côté, le Parti communiste clandestin chapeaute le Front national, FN. Ce dernier n’a rien à voir avec le parti d’extrême droite créé en 1972, car ceux qui sont à l’extrême droite durant l’Occupation, sont vichystes ou collaborat­ionnistes. Sa branche militaire, les Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) comprend les F.T.P.-M.O.I. – pour « maind’oeuvre immigrée ». C’est à cette organisati­on, qu’a appartenu dans la région parisienne Missak Manouchian, fusillé le 21 février 1944 au MontValéri­en,

entré au Panthéon en février dernier.

Unifier la Résistance intérieure

Une autre mission est confiée par le général de Gaulle à Jean Moulin en février 1943 : unifier les mouvements et courants résistants des zones nord et sud. C’est ainsi que naît le Conseil national de la Résistance (C.N.R.), qu’il crée à Paris le 27 mai 1943.

D’autres organisati­ons clandestin­es se constituen­t pour préparer la Libération, d’autant que les débarqueme­nts se profilent de plus en plus. Ainsi naît la Section Atterrissa­ge et Parachutag­e (S.A.P.), qui largue dans les maquis armes, vivres, agents de liaison et dont le chef régional est Camille Rayon – Archiduc dans la Résistance – né à Biot. Jean Moulin meurt en juillet 1943, après avoir été torturé par le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie. Mais son oeuvre se poursuit.

C’est ainsi que naît le Conseil national de la Résistance

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(DR) Peu après la création du Conseil national de la Résistance, Jean Moulin est dénoncé, arrêté à Caluire, près de Lyon, par la Gestapo, torturé à mort par Klaus Barbie.
 ?? (DR/ Musée Camos) ?? Henri Manhès, qui a accueilli chez lui, à Bargemon, Jean Moulin et son co-équipier radio Hervé Montjarret.
(DR/ Musée Camos) Henri Manhès, qui a accueilli chez lui, à Bargemon, Jean Moulin et son co-équipier radio Hervé Montjarret.

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