Un hommage rendu à Senna, « roi de Monaco »
Les spectateurs ont assisté hier à une parade saluant la mémoire d’Ayrton Senna, triple champion du monde de F1 et vainqueur à six reprises à Monaco. Son kart et 4 de ses monoplaces ont roulé.
C’était le 1er mai 1994. Trente ans, déjà. À la fois si lointain, presque une éternité, mais toujours profondément ancré dans les esprits. Alors qu’il marquait la Formule 1 de son aura et de son talent de pilotage, Ayrton Senna perdait la vie lors d’un crash sur le circuit d’Imola. La Principauté de Monaco, qui baigne dans la grande Histoire automobile depuis ce vendredi, ne pouvait passer à côté d’un hommage grandiose. L’Automobile Club de Monaco, en lien avec l’Instituto Ayrton Senna, Lotus Héritage et la McLaren Academy, a ainsi organisé hier une grande parade de quatre tours sur le mythique circuit urbain.
« Le roi de Monaco, et de loin »
Peu après 12 h 30, l’effervescence a grimpé d’un cran dans les stands où stationnaient cinq anciennes montures cravachées par Ayrton Senna à diverses époques. De son kart qui l’a couronné champion d’Amérique du Sud en 1977 à sa McLaren MP4/5 B de 1990 avec laquelle il a raflé un sacre mondial. « C’est une légende de notre sport. Il conduisait incroyablement bien, sans aide au pilotage, notamment sous la pluie », résume la pilote de rallye espagnole Cristina Gutiérrez, excitée avant sa première au volant d’une monoplace, en l’occurrence la Van Diemen RF82 de 1982 (Formule Ford 2000).
Plus loin, dans le baquet de la Lotus 97T de 1985, Thierry Boutsen est au bord des larmes. « Conduire la voiture avec laquelle mon meilleur ami a remporté ses deux premiers Grands Prix est le moment le plus émouvant de ma carrière automobile. C’est un tel honneur », glisse-t-il, quelques minutes avant d’entrer en piste. « Il est le roi de Monaco et de loin » ,assure, quant à lui, Eddie Irvine avant de promettre, facétieux, « d’aller vite mais de ne pas abîmer la voiture [une Ralt RT3 de 1983, en Formule 3, ndlr] ».
C’est en effet à Monaco que le triple champion du monde de F1 a soulevé, à six reprises, le trophée de la victoire, parfois au terme de courses dantesques. Un record jamais égalé et encore loin d’être balayé par les pilotes modernes. « J’ai eu une seule idole depuis toujours et c’était Ayrton. De voir ses voitures crée toujours une émotion particulière. Il était exceptionnel », confie Charles Leclerc, de retour du Grand Prix de Miami et toujours en quête d’une première victoire sur ses terres. Après la parade, le prince Albert II est venu saluer le plateau de rêve, dont Bruno Senna, neveu d’Ayrton. « Quand on pilote à Monaco, on n’a pas le temps de penser à grand-chose. Mais au moment de ralentir, toutes les émotions sont revenues à la surface. Nous, sa famille, essayons de faire vivre sa mémoire. Il représentait tellement de choses, a mené d’incroyables courses », confie-t-il. Une en particulière ? « Celle de 1992 à Monaco, où il résiste à Nigel Mansell plus rapide que lui ». Inoubliable.