Monaco-Matin

L’église du cap d’Antibes dans le giron municipal

Le diocèse avait mis en vente l’église Saint-Benoît où les offices ne sont plus célébrés ainsi que plusieurs bâtiments attenants. Réaménagé, le site accueiller­a une structure pour les jeunes.

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Depuis le boulevard Francis-Meilland, on aperçoit la chapelle Saint-Benoît, sa belle façade tout en pierre et, sur le côté, son haut clocher. Voici longtemps que les messes ne sont plus célébrées dans la petite église construite en 1926 après une souscripti­on lancée par des bénédictin­s belges à laquelle ont participé les familles du cap d’Antibes. C’était le havre de repos et de paix des missionnai­res de retour d’Afrique. Puis la chapelle a été rattachée à la paroisse. Fermée depuis une quarantain­e d’années aux offices mais toujours grande ouverte aux passants qui peuvent s’y recueillir, grâce à l’accueil de la fidèle Renée, gardienne des lieux. Le site qui comprend, à l’arrière, plusieurs bâtiments, a été longtemps utilisé comme maison d’accueil pour les aumôniers, les scouts de France, etc. Cette propriété du diocèse de Nice était à vendre depuis plusieurs années. Face à d’importants besoins financiers, l’Église se sépare de son patrimoine foncier désaffecté. La Ville a gardé un oeil sur cet endroit exceptionn­el, à proximité de l’école Georges-Roux et mitoyen du club de boules « Jean-Bunoz » dont elle est déjà propriétai­re. Lorsque l’occasion s’est présentée, son offre d’achat a reçu la bénédictio­n du diocèse. L’accord, bientôt finalisé, permettra de préserver ce patrimoine, l’église étant classée bâtiment remarquabl­e au plan local d’urbanisme (PLU) et de créer un nouvel équipement pour tous.

Une acquisitio­n à 4,5 millions d’euros

De quel type exactement ? Certaineme­nt un centre de loisirs, sans hébergemen­t, comme il a été exposé par le maire devant le conseil municipal appelé à valider l’acquisitio­n. Il faut débourser 4,5 millions d’euros.

En plus de l’église, la vente comprend celle de trois autres bâtiments construits sur un terrain de 4 116 m2 planté de grands arbres et d’espaces verts : un bâtiment comprenant un dortoir de cinq chambres et une maison de deux niveaux, dite « ancienne école ». Au fond du terrain, au bout du chemin privé, se trouve

l’ancien presbytère baptisé « Villa Saint-Benoît », qui s’élève sur quatre niveaux et un grand hangar.

L’ancien presbytère sera conservé

et réhabilité, pour accueillir des femmes en difficulté, a précisé Jean Leonetti lors d’une visite sur le site, en compagnie du père Laurent Giallo-Pierrat, curé de la paroisse.

Une salle polyvalent­e

L’église, désacralis­ée par décret une fois la vente effective, deviendra une salle dédiée aux activités des jeunes. Au sous-sol se trouve déjà une salle polyvalent­e. Autel, tableau, inscriptio­ns, statues, bancs… tout le mobilier sera bien sûr retiré. Quant aux vitraux, ils pourront rester en place, car comme l’a souligné le maire, « ils sont neutres ». Plus tard, dans trois ans, la Ville envisage de détacher et de revendre une partie de la parcelle pour la constructi­on d’un petit immeuble, comme le permet le PLU. Ce qui permettra de rembourser plus rapidement les 4,5 millions à payer au diocèse. Ce dernier a accepté une vente réalisée à terme : 500 000 euros seront versés sur trois années, sur les exercices budgétaire­s 2024, 2025 et 2026, soit 1,5 million d’euros. Cela permettrai­t de limiter l’inflation. Puis 600 000 euros seront versés sur cinq années, de 2027 à 2031. Soit 3 millions d’euros.

 ?? (Photo M.-C.A) ?? L’église Saint-Benoît, boulevard Francis-Meilland, a été érigée
nd en 1926. Elle n’accueille plus de messes et sera prochainem­ent désacralis­ée par décret.
(Photo M.-C.A) L’église Saint-Benoît, boulevard Francis-Meilland, a été érigée nd en 1926. Elle n’accueille plus de messes et sera prochainem­ent désacralis­ée par décret.

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