Politiquement indiscret
ANATOMIE DU COUP DE SANG DE CHRISTIAN ESTROSI…
Les propos du maire de Nice contre le gouvernement, rapportés la semaine dernière par Le Figaro, n’en finissent plus
nd de faire des vagues. Passablement agacé par certaines fuites, qui suggèrent que cette attaque en règle contre Gabriel Attal était pilotée depuis Le Havre par Édouard Philippe, l’entourage du vice-président du parti « Horizons » s’efforce de distiller d’autres éléments de langage. Christian Estrosi aurait été blessé d’avoir été informé tardivement de la visite du Premier ministre le 22 avril. Il n’aurait pas apprécié, en outre, l’outrageante
position réservée à son adjointe Magali Altounian sur la liste de Valérie Hayer pour les Européennes. «Mafoi, lâche un ancien proche, s’il préfère passer pour un sanguin à l’ego démesuré plutôt que pour un mercenaire discipliné… »
...ET RÉACTIONS EN CASCADE DANS LE CAMP ADVERSE
« La girouette qui suit Macron aveuglément depuis 2017 annonce que le vent tourne ! » Le sarcasme, sur X, est signé Éric Ciotti. Le patron azuréen des Républicains donne le ton d’une nuée de commentaires acerbes sur Christian Estrosi, le plus souvent lâchés mezzo voce loin des micros. Le plus acide est glissé par un élu de l’ouest du département :
« Ce qui est formidable, c’est que cette sortie n’a eu strictement aucune conséquence. Même pas une réponse officielle, une observation… Rien ! Si le maire de Nice souffre réellement de ne pas être considéré par l’Élysée et Matignon, cette affaire prouve indiscutablement que ses inquiétudes sont fondées. »
PHILIPPE VARDON ENTRE DEUX FRONTS
Même s’il s’enorgueillit de sa 10e place sur la liste « Reconquête ! » aux Européennes, le bouillonnant directeur de campagne de Marion Maréchal pourrait très vite se trouver confronté à un dilemme. Selon toute probabilité, la nièce de Marine Le Pen devrait tôt ou tard rejoindre sa tante au Rassemblement national. Les relations entre les deux femmes se sont réchauffées, alors même que celles liant Maréchal et Zemmour se rafraîchissaient. Dès lors, quelle sera la position de l’élu niçois ? Restera-t-il avec les zemmouristes ou sera-t-il tenté, lui aussi, de regagner le bercail frontiste ? Pas sûr que l’ancien identitaire y soit reçu à bras ouverts…
UNE ÉLUE ÉCOLOGISTE RAPHAËLOISE À CHEVAL SUR SES PRINCIPES
Pour le passage de la flamme olympique à Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier a vu les choses en grand. Le maire LR a validé plusieurs animations sur le thème des Jeux antiques. Mais l’une d’elles est restée en travers du gosier de la conseillère municipale écologiste Nathalie Oudot. Vent debout contre la course de chars équestres prévue en plein centre-ville, l’opposante a dénoncé « l’utilisation des animaux pour l’amusement de notre espèce ». Objection balayée au triple galop par le premier magistrat : «Toutest encadré avec des contrôles vétérinaires. » En somme, il n’y aurait pas de quoi monter sur ses grands chevaux.
L’AMERTUME DES VERTS TROP SOLITAIRES
En septième position sur la liste d’Europe
Écologie-Les Verts (EE-LV), Caroline Roose semblait quasiment assurée de décrocher un nouveau bail au Parlement de Strasbourg. Mais plus la date du scrutin approche, plus le sort de la Villeneuvoise paraît incertain. À moins de 7,5 % des suffrages, c’est râpé. Et les sondages promettent plutôt 6,5 % à la liste conduite par Marie Toussaint.
« Il reste un mois de campagne, se rassure la seule eurodéputée azuréenne sortante. Avec le taux d’abstention record qu’on nous annonce, les pronostics sont forcément incertains. » L’élue concède pourtant qu’il faudrait
« vraiment que notre voix soit plus entendue ». « Entendue » tout court, ce serait déjà pas mal…
L’EUROPE BOUDÉE À TOULON ?
Loin du pont de l’Ascension et du passage de la flamme olympique, ce jeudi 9 mai marquait aussi la Journée de l’Europe. À cette occasion (et à un peu moins d’un mois des élections européennes), un lecteur de Var-matin a remarqué que la mairie de Toulon n’arborait pas à son fronton de drapeau européen.
Il y a tout juste un an, pourtant, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi pour rendre obligatoire le pavoisement aux couleurs de l’Union européenne sur les mairies, à gauche du drapeau national. Faut-il voir dans cette absence un message politique ? « Absolument pas », assure-t-on du côté de la mairie de Toulon, qui était visiblement passée à côté de cette nouvelle disposition réglementaire. Le drapeau bleu frappé des douze étoiles devrait rapidement faire son apparition aux côtés de la bannière tricolore.
L. P., G. P. ET C. G.