Qui est Greta Gerwig PRÉSIDENTE DU JURY ?
Hier égérie du ciné US indépendant, aujourd’hui au top du box-office avec « Barbie », la cinéaste américaine maîtrise avec brio l’art du grand écart.
Première cinéaste à dépasser le milliard de dollars de recettes
Greta Gerwig, c’est l’histoire d’une ascension fulgurante. En moins d’une quinzaine d’années et seulement trois réalisations, le nom de cette cinéaste de 40 ans, née à Sacramento en Californie, s’est imposé dans le cinéma américain et international. Celle qui se rêvait dramaturge excelle aujourd’hui dans le blockbuster d’auteur qu’est « Barbie », une fantaisie pop qui ne laisse pas indifférent. Ce film aux 5,8 millions d’entrées en France avec Margot Robbie et Ryan Gosling dans les rôles principaux a permis à Greta de devenir la seule femme réalisatrice dont l’oeuvre a dépassé le milliard de dollars (1,4 milliard) de recettes.
14e femme à la tête du jury depuis 77 ans
Depuis la création du Festival de Cannes en 1946, quelques femmes ont été présidentes : Olivia de Havilland en 1965, suivie de Sophia Loren en 1966, Michèle Morgan en 1971, Ingrid Bergman en 1973, Jeanne Moreau en 1975, Françoise Sagan en 1979. Catherine Deneuve officie en tant que viceprésidente du jury au côté de Clint Eastwood en 1994, Jeanne Moreau revient en 1995, Isabelle Adjani en 1997, Liv Ullmann en 2001, Isabelle Huppert en 2009, Jane Campion en 2014, Cate Blanchett en 2018. Soit quatorze femmes en 77 ans. Greta Gerwig est la première cinéaste américaine à endosser ce rôle (l’autre Américaine de la liste, Olivia de Haviland, étant comédienne) et la deuxième plus jeune après Sophia Loren qui n’avait que 31 ans en 1966.
Actrice du cinéma américain indépendant
Greta Gerwig a commencé à travailler au côté de son mari Noah Baumbach sur « Greenberg » puis « Frances Ha », où elle campe une trentenaire paumée et pour lequel elle a reçu une nomination aux Golden Globes. Ces rôles la font entrer dans le mouvement « mumblecore ». Le terme, apparu en 2005 désigne un nouveau courant du cinéma indépendant américain porté par de jeunes cinéastes dont les films sont à petits budgets et font la part le quotidien de jeunes, essayant de se comprendre sans vraiment réussir (« mumble », signifie « marmonner »). Greta Gerwig en devient l’une des figures féminines, aux côtés de Lena Dunham (« Girls »). Elle joue encore un petit rôle dans « Jackie » de Pablo Larrain et est une des voix de « L’Île aux chiens » de Wes Anderson.
Réalisatrice des prochains Narnia
Enfant, Greta Gerwig était très fan de l’épopée fantastique de C.S. Lewis. La voilà donc qui s’entiche pour Netflix de l’univers fantastique Narnia, avec cette armoire magique qui propulse quatre frères et soeurs dans un monde parallèle, avec des animaux parlants et une perfide sorcière blanche. Le projet de la cinéaste – deux films au moins –, qui a aussi signé le scénario du prochain « Blanche-Neige » de Disney, entend mélanger plusieurs livres de l’écrivain. Le tournage doit démarrer en août prochain.
Elle ne dit pas non à une suite de « Barbie »
Ecrit en plein confinement – « On s’est dit jouons le tout pour le tout [...] Faisons cette comédie sauvage et anarchique », déclarait la réalisatrice à Première –, « Barbie » pourrait bien avoir une suite... « Si je trouve un truc à dire à contre-courant », expliquait Greta Gerwigà Variety en mars 2024. « J’ai adoré construire ce monde, réunir ces acteurs… alors oui, l’idée de retrouver ce groupe est évidemment emballante. » AURORE HARROUIS
aharrouis@nicematin.fr