Monaco-Matin

Andréa Manni, une vie à 100 à l’heure à 11 ans

Cousin des pilotes Arthur et Charles Leclerc et licencié de l’Automobile Club de Monaco, le jeune Monégasque a décroché son premier podium internatio­nal en karting et rêve en grand.

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Àl’âge où l’on ne partage bien souvent que des rêves indécis et sans conviction via stories sur les réseaux sociaux, Andréa Manni, lui, a les yeux rivés sur un seul objectif : piloter un jour une Formule 1 comme son cousin. Un certain Charles Leclerc. « C’est la seule chose que je veux faire et je veux dépasser Charles », confie-t-il

Monaco-Matin d’une voix timide mais déterminée.

Pour cela, il a choisi avec sa famille de passer à la vitesse supérieure et consacrer cette année à l’apprentiss­age intensif du karting à l’échelle internatio­nale. Et les premiers résultats n’ont pas tardé à récompense­r les sacrifices consentis ! Début avril, Andréa Manni a ainsi décroché son premier podium mondial en Italie, dans la catégorie Junior lors des WSK Open Séries. Une deuxième place qui n’a pas rassasié le compétiteu­r. « J’étais très content et un peu déçu en même temps car tout s’était très bien passé jusqu’à la finale, avec des P1 à toutes les manches. J’ai un peu stressé et fait quelques erreurs. Mais ce résultat est une grande satisfacti­on pour l’équipe, pour moi et tous ceux qui me soutiennen­t depuis le début. »

Il faut garder la tête froide mais il se passe un truc”

« Il est métamorpho­sé dans le paddock »

Andréa Manni a mis le pied à l’étrier à 5 ans sur la piste sacrée de Jules Bianchi et des frères Leclerc. « C’est Charlot et Arthur qui l’ont mis dans le kart à Brignoles, rembobine Thierry Manni, père d’Andréa et fondateur de Stajvelo à Monaco. D’abord en tandem, puis avec un kart de location. Et puis il s’est essayé sur un kart un peu plus sérieux et ça a pris. Il a passé deux ans avec le casque qui était plus grand que lui. » [rires] De Brignoles au circuit de La Sarrée au Bar-sur-Loup, Andréa use les gommes, avale les kilomètres et grimpe dans la hiérarchie nationale jusqu’à manquer le titre de champion de France minimes dans l’ultime virage de la saison. Poussé à la faute par son principal rival et vainqueur… Rageant mais encouragea­nt.

Élève bilingue de CM2 à l’Internatio­nal School of Monaco (ISM), Andréa a ainsi opéré une bascule cette année en décrochant un baquet dans l’écurie anglaise Forza Racing, refusant au passage la ‘‘facilité’’ de rouler avec Birel, marque défendue par Charles Leclerc et Nicolas Todt. Le voilà donc engagé sur le circuit européen dans la catégorie reine OK-N (11-14 ans) et son antichambr­e (OKN-J), avec cette pépinière de talents comptant un champion du monde dans ses rangs. « J’ai un peu hésité parce qu’en mini-kart (710 ans) j’allais très vite et je pouvais gagner beaucoup de courses, confie le pilote monégasque. Cette année est une année d’apprentiss­age. Je suis un des plus jeunes et le niveau est très élevé. Je prends de l’expérience. » « Cette année va être une année difficile, confirme le papa, Thierry. On va rentrer certains week-ends un peu bredouille­s, mais c’est tellement formateur. Il faut garder la tête froide mais il se passe un truc (...) C’est sa passion. Il est métamorpho­sé à partir du moment où il rentre dans le paddock. »

La famille et l’école comme garde-fous

Des paddocks qu’Andréa découvre parfois sans sa famille, la faute à un calendrier démentiel qui l’emmènera jusqu’à fin août en France, Italie, Espagne, Angleterre, Slovaquie et Suède. Parfois du mardi au dimanche. Pour retrouver les bancs de l’école dès le lundi à Monaco, non sans avoir gagné en maturité. « Ce n’est pas évident tous les jours. On a beaucoup de courses donc beaucoup de déplacemen­ts et beaucoup d’absences. Mais mes professeur­s me soutiennen­t beaucoup. Je sais bien que si les études dérapent, il n’y aura plus de kart. Donc je fais mes devoirs après les tests ou les courses. » « Charles (Leclerc) m’a dit que le niveau des gamins de 11 ans maintenant, c’est celui qu’ils avaient à 14 ans dans sa génération ! », confie même Thierry Manni, oncle du pilote Ferrari. Épaulé par un préparateu­r mental, Marc Lopez, Andréa peut surtout compter sur l’amour et la vigilance de ses parents, Thierry et Stéphanie, comme de son frère aîné Jules et sa soeur cadette, Romy, qui ne manque pas une occasion de placer une coupe de son frère près de son lit. De précieux moteurs sur un chemin qui s’annonce long et où il devra croiser chance et partenaire­s. « Aujourd’hui on peut assumer le karting financière­ment, mais quand on passe à la monoplace le budget est tel qu’il faut attirer des sponsors », confirme Thierry Manni. «Jerêvede piloter une monoplace mais ça ne sera pas avant mes 15 ans, donc je travaille et je me prépare. Bien sûr la F1 est LE rêve, on n’y est pas encore et la route est encore très longue mais je suis motivé ! », conclut le fiston. Rendez-vous au prochain podium !

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Andréa Manni : « Je prends de plus en plus de plaisir. J’aime être avec mes amis sur les pistes. On partage beaucoup de choses. On rigole en dehors mais lorsque l’on est sur la piste, ça redevient la compétitio­n. Je voyage beaucoup et je découvre le monde du sport automobile qui me passionne ».

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