Monaco-Matin

« Quand il y a emprise, ce sont les cas les plus durs »

Claudine Richard, présidente fondatrice du CIDFF Var

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Créé en 1982, le Centre d’informatio­n sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) compte plus de 60 points de permanence dans le Var, dont le dernier a ouvert le 6 mai à Saint-Zacharie. Ses missions sont multiples, centrées notamment autour de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’accès au droit ainsi que l’emploi et la formation.

On parle de plus en plus de la notion d’emprise, pouvezvous expliquer de quoi il s’agit et ce qui en découle ?

Quand il y a emprise, même si on met tout l’arsenal qui nous est propre, on a des échecs. La personne repart, elle trouve toujours une excuse pour justifier le comporteme­nt de l’autre. Ce sont les cas les plus durs. Il faut vraiment accompagne­r la victime pour arriver à lui faire comprendre qu’elle est sous emprise. Un peu comme pour les violences psychologi­ques, qui sont plus sournoises que les physiques mais tout aussi destructri­ces, voire plus. Elles sont plus difficiles à prouver, il y a tout un cheminemen­t avant que la victime s’en rende compte et ose porter plainte.

Quelle importance a le tabou dans les violences conjugales ? À quel point peut-il conditionn­er les victimes ?

Le tabou se vérifie surtout dans le milieu rural. Par exemple, l’homme violent connaît tout le monde au village, il va pêcher avec untel, joue aux boules avec le gendarme... Donc une omerta s’installe. C’est pour ça qu’il est très important que l’associatio­n soit présente directemen­t sur place, pour accompagne­r la victime en gendarmeri­e ou au commissari­at.

Que faire quand on est victime de violences conjugales ? À qui s’adresser ?

Le premier réflexe à avoir, c’est de parler. Il existe plusieurs numéros de téléphone dont le 39.19., des messages instantané­s, des associatio­ns joignables par mail... Pareil quand on est témoin de ces violences, il faut les signaler. Et il faut travailler en réseau : l’État, la police, le tissu associatif. Ensemble on est fort, seul on n’est rien.

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