Monaco-Matin

Thierry Rey L’AMBASSADEU­R

L’ancien champion de judo, comédien et commentate­ur, était avec la team Paris 2024 pour le passage de la flamme sur la Croisette. Ajimé !

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Un beau jour de 1980 à Moscou, Thierry Rey a levé les bras en V, signe de victoire. À tout juste 20 ans, le « petit prince » du judo devenait champion olympique, un an après avoir été sacré au niveau mondial. Le super-léger au palmarès poids lourd a même réussi le « Grand Chelem », avec un titre européen qui le fuyait à la fin de sa carrière de sportif. Un immense exploit accompli, mais aussi une page qui se tournait. « Champion olympique, ça te marque au fer rouge, c’est indélébile, mais la vie continue. Il faut devenir un homme, un être social, et se réadapter en essayant toujours de trouver une passion, qui soit autant source d’émotions, même si ce n’est pas évident. Ce titre m’a ouvert des portes, mais après, il devient ce qu’on en fait », souligne l’intéressé, qui tel un chat retombant toujours sur ses pattes (ou sur ses pieds sur les tatamis), a connu plusieurs vies.

Tirer profit de la défaite…

À Cannes, le judoka ne porte d’ailleurs pas le kimono, même s’il garde en lui « une certaine droiture, sans envie de tricher ni mentir, et un esprit fraternel » hérité de sa martiale discipline. À 65 ans, Thierry endosse désormais le costume d’ambassadeu­r pour Paris 2024, et le passage de la flamme sur la Croisette trouve forcément écho en lui. « C’est à la fois un objet sacré, mais aussi un symbole de partage. Pour moi, à partir du moment où elle est arrivée de Grèce, les Jeux ont déjà commencé. Plus de dix millions de Français vont suivre son parcours jusqu’à ce moment très festif que vont être les Jeux de Paris. »

Comme tout champion, il a su tirer profit de la défaite, puisqu’il était déjà de la campagne 2012, remportée par Londres. Savoir chuter, pour mieux se relever…

« Ce fut fondateur. On a notamment appris une règle. Les J.O. de Londres ont Londres été donnés à Sebastian Coe, un ancien athlète. Une nouvelle candidatur­e de Paris devait donc être portée par le mouvement sportif, comme l’avait incité le Président Hollande [il en a été son conseiller à l’Élysée, ndlr], avant que le Président Macron

ne prenne le relais. »

« Commentact­eur » pour les J.O.

À Cannes, la flamme se reflète aux lumières du cinéma. « Ces deux mondes s’accordent facilement, car ils relèvent des émotions, et offrent du grand spectacle. » Ancien commentate­ur sportif (du judo en particulie­r) sur Canal +, où sa personnali­té avait conquis nombre de néophytes, Thierry sera à nouveau au micro de Radio France cet été. Et même s’il n’a jamais combattu contre Thierry Frémaux, autre judoka émérite (« mais on a réalisé qu’on s’était croisé sur un même championna­t de France quand on était gamins »), il partage aussi l’amour du 7e art (parfois martial, lui aussi) avec le délégué général du Festival. « Il était une fois l’Amérique » ou « Chantons sous la pluie » figurent notamment parmi ses films cultes. Et lui-même, s’est retrouvé confronté à Michel Serrault dans « Ennemi intime », lorsqu’il s’est un temps essayé au métier de comédien.

« Face à ce monstre sacré, j’avais plus peur que face à un Japonais, car j’avais moins d’arguments ! » Sur la Croisette, celui qui a aussi figuré dans le clip de Bruel ,« Place des Grands Hommes », a accompagné ses potes de Studio Magazine, Jean-Pierre Lavoignat et Marc Esposito, à l’époque de « Sailor et Lula ». Aujourd’hui, au-delà de Paris 2024, Thierry Rey continue de promouvoir ardemment le sport et ses valeurs, « pour vivre mieux, et vivre ensemble ». Parce que c’est aussi ça, « le coeur des hommes »…

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(Photo A. C.) Thierry Rey, toujours prêt à aller au combat pour promouvoir le sport et ses valeurs au sein de Paris 2024.

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