Sur les traces de James Bond L’AGENT DE LA CÔTE D’AZUR
Les fans de 007 organisent trois jours, du 19 au 21 juin, sur les traces de leur héros qui a souvent posé les roues de son Aston Martin sur la Côte d’Azur. Spécialiste de l’agent Bond et critique de cinéma, Kevin Collette évoque cette relation.
Le costume, l’Aston Martin, le Vodka-Martini… Vous aurez reconnu Bond, James Bond. Mais parmi les éléments qui caractérisent le plus célèbre sujet de Sa Majesté, on peut ajouter son appétence pour la Côte d’Azur. Dans les livres, mais aussi dans les films, les Alpes-Maritimes se sont frayé un chemin dans l’histoire de 007. « Ça colle à l’ADN du personnage. Le James Bond de Ian Fleming, qui se retrouve dans ses versions cinéma, c’est le touriste anglais parfait, avec une pointe de snobisme », souligne Kevin Collette, critique de cinéma et spécialiste de Bond.
Fleming amoureux de la côte
Il poursuit : « Fleming adorait la Côte d’Azur, il y est venu à de nombreuses reprises. Il était d’ailleurs ami avec le commandant Cousteau quand ce dernier faisait des plongées au large de Monaco. Fleming adorait ça. »
Petit paradoxe, dans l’oeuvre de l’auteur britannique, les allusions à la French Riviera ne sont pas légion. « Ça a surtout été exploité par ses successeurs. Depuis la mort de Fleming, ses ayants droit ont décidé de continuer les romans. Il y en a peu qui sont traduits en France, mais il en sort un tous les deux ans en Grande-Bretagne. Et dans les années 2000, plusieurs livres se passent sur la Côte. J’ai même aidé l’un des écrivains, Raymond Benson. Il est venu en France pour que je lui serve de guide, c’était pendant le Festival de Cannes, il a repéré les lieux pour pouvoir ensuite les décrire au mieux dans l’intrigue de son bouquin », détaille le spécialiste. Idéal pour le critique, qui a grandi à Vence avant de rejoindre la capitale.
Sean Connery impose sa patte
Côté cinéma, c’est un film un peu à part dans la collection James Bond – longtemps hors catalogue et toujours absent des collections DVD – qui met en avant notre territoire. Un film qui date de 1982, intitulé « Jamais plus jamais ». « C’est le remake d’un film de 1965 (« Opération tonnerre »). Il a été produit par Sean Connery qui voulait un peu prendre sa revanche sur les producteurs de la saga. Comme il ne pouvait pas refaire à l’identique le premier film, il a transposé tout ce qui se passait aux Bahamas sur la Côte d’Azur. Un bon tiers du film est ainsi tourné dans la région, notamment toutes les scènes dans les ports ou sous-marines. La citadelle d’Antibes sert aussi de décor au repaire du méchant du film, même s’il est censé être installé en Afrique du Nord. Mais c’est la magie du cinéma », s’amuse Kevin Collette. Un hommage à la deuxième maison de Sean Connery qui avait une propriété à Nice et s’est marié avec une enfant du pays, Micheline Roquebrune.
Même si les studios Eon ont longtemps renié l’oeuvre, le Bond de Connery fait partie des incontournables.
Autre film à avoir pris le département du 06 comme toile de fond : « GoldenEye » (1995). «Rémy Julienne était en charge des cascades voitures et c’est lui qui a suggéré Gréolières pour la séquence qui ouvre le film, après le générique. C’est toute cette course-poursuite entre l’Aston Martin et la Ferrari », rappelle le critique. Une séquence qui a de quoi faire sourire les habitués du secteur.
« C’est d’ailleurs très drôle, car lorsqu’on connaît la région, il y a des ellipses dans cette séquence car c’est impossible d’arriver à son point de chute en suivant la route qu’ils prennent ! Quand il freine, il se retrouve sur les hauteurs de Monaco. »
Une petite entorse à la géographie dont on ne tiendra pas rigueur…
« Dans ‘’Jamais plus jamais’’ Sean Connery a transposé ce qu’il se passait aux Bahamas sur la Côte d’Azur »