La pole position à Monaco assure-t-elle vraiment la victoire en course le dimanche ?
On serait bien tenté de répondre par l’affirmative. Pour plusieurs raisons. Le tracé est court – plus petite distance du calendrier –, mais surtout très étroit, ce qui limite drastiquement les possibilités de dépassement en course. Ajoutez à cela une seule zone DRS [système de réduction de traînée qui permet, en ligne droite, de gagner en km/h] et une vitesse moyenne assez « faible », la victoire semble promise à celui qui aura la route entièrement dégagée devant lui à l’extinction des feux.
Moins d’une course sur deux où le poleman s’impose
Oui… mais voilà. La discipline reine du sport automobile est imprévisible. Des accrochages, incidents mécaniques, pénalités infligées ou imbroglios lors des arrêts aux stands peuvent déjouer les pronostics et briser les rêves du poleman. L’histoire de ce Grand Prix témoigne en effet qu’à samedi ensoleillé… dimanche pluvieux. Et si les conditions météo peuvent aussi être un
facteur de bouleversements stratégiques pouvant impacter le classement – Charles Leclerc se souviendra longtemps de l’édition 2022 –, un chiffre est à prendre en compte. En effet, depuis la création du championnat du monde de Formule 1 en 1950, soit 70 GP disputés en Principauté, 31 pilotes ont converti leur pole en succès. 44 %, moins d’une course sur deux. Même si la tendance
s’est tout de même inversée ces vingt dernières années avec un taux de conversion pole/victoire en course de 65 %, soit 13 sur 20 GP. Certains champions du monde n’ont même jamais réussi à s’imposer à Monaco malgré la pole décrochée, parfois à plusieurs reprises, tels que Jim Clark, Nelson Piquet, Nigel Mansell ou encore Damon Hill.