Dans le cerveau de… Hans
Massimiliano Gioni, directeur artistique du New Museum de New York ainsi que de la fondation Nicola Trussardi, a une formule éclairante quoiqu’un peu provocante : “Les dadaïstes ont eu Tzara, les surréalistes Breton, les futuristes Marinetti, et aujourd’ hui le monde de l’art a Hans Ulrich Obrist.”
Homme de réseaux du genre à citer avec nonchalance ses échanges avec Umberto Eco et J. G. Ballard, inventif, discuté aussi (le Guardian jugeait “irritantes” les expositions qu’il organisait), il fascine les observateurs d’un milieu pourtant peu avare en extravagances. Un récent portrait publié dans le New Yorker détaillait, avec un soin peut-être excessif, sa routine quotidienne : il dort quatre heures par jour, puis pas du tout, et fait des siestes de 15 minutes toutes les trois heures. Comme De Vinci, note le journaliste. Décidément, Obrist inspire des parallèles hyperboliques. C’est dire son importance et son rayonnement.
Emblématique de la pensée moderne sur l’art contemporain, incontournable curateur, le codirecteur des expositions et directeur des projets internationaux de la Serpentine Gallery depuis 2006 est doté de l’un des cerveaux les plus bouillonnants de son temps. Plongée en eaux agitées.