IBIZA, NOUVEL HAVRE DE CULTURE ?
Expositions, galeries, rencontres... l ’ île blanche diversifie ses activités au point de ne plus être seulement le royaume du clubbing mais aussi un rendez-vous de l’art contemporain.
Récemment, Ibiza s’est affirmée par un développement des secteurs associés à l’art contemporain, la pourvoyant d’une offre culturelle de plus en plus diversifiée. Pourtant, son histoire avec le monde de l’art est en réalité bien plus ancienne, ses racines remontent au début du XXe siècle.
TERRE D’ACCUEIL
À l’époque, Ibiza devient une terre d’accueil pour de nombreuses figures éminentes, artistes, intellectuels et théoriciens de l’art. Dans les années 1930, l’historien et philosophe allemand Walter Benjamin y séjourne pendant quelques années tandis que l’écrivain et artiste dadaïste Raoul Hausmann s’y exile, contraint de quitter l’Allemagne nazie. À cette même période, l’architecte allemand Erwin Broner pose, lui aussi, ses valises à Ibiza.
LE MACE, UN ACTEUR MAJEUR
Comment expliquer cependant ce développement récent de l’art contemporain ? Pilote culturel majeur de l’île, le Mace (museu d’art contemporani d’Eivissa) semble jouer pour beaucoup dans son essor. Inauguré en 1970 et à ce jour l’un des plus anciens musées publics d’art contemporain en Espagne, son ambition initiale était double : transmettre l’héritage culturel fourni par l’île et ses artistes résidents, tout en mettant en avant la création contemporaine. Une vocation et une identité réajustées en 2012 après des travaux d’expansion du musée. Depuis, le Mace a su mettre à l’honneur de nombreux artistes à la renommée internationale tels que Cy Twombly, Douglas Gordon ou Edmund de Waal.
TISSER UN RÉSEAU ARTISTIQUE
Ouverte en 2013 au centre de l’île, la galerie Parra & Romero représente des artistes contemporains inscrits dans la lignée de l’art minimaliste et conceptuel. L’apparition de nouvelles galeries et de lieux dédiés à l’art permet de tisser un véritable réseau artistique. L’an passé, le Mace et Parra & Romero se sont associés dans la production d’un projet de l’artiste uruguayen Luis Camnitzer, figure majeure de l’art conceptuel en Amérique latine. Une évolution réjouissante pour Ibiza, présageant l’expansion d’un véritable soft power culturel.