L'Officiel Maroc

PARLONS BIO

- Par KARIM MOUCHARIK

NEYLEEN FINE JEWELLERY.

MESSIKA MYSTÈRE.

Présentés comme sains et écologique­ment corrects, impossible aujourd’hui de passer à côté de la tendance des cosmétique­s bio. Mais quels sont réellement les atouts de ces produits ? Sont-ils vraiment meilleurs pour la peau ou l’environnem­ent ? Lesquels choisir et à quels labels se fier ? Décryptage.

Bio, organique, 100 % naturel… il ne se passe pas un jour sans que l’oeil de la beautysta ne soit attiré par ces mentions séduisante­s, gages d’une beauté naturelle, healthy, débarrassé­e de toutes les innombrabl­es substances toxiques décriées par les adeptes d’un mode de vie durable, sain et respectueu­x des animaux. Mais qu’entend- on par cosmétique bio au juste ? Contrairem­ent à la cosmétique convention­nelle qui fait appel à des actifs chimiques, la cosmétique bio utilise des ingrédient­s issus de l’agricultur­e biologique, respectueu­x de l’environnem­ent et non testés sur les animaux. Un produit de beauté bio ne doit donc pas contenir de parfums de synthèse, de silicone ou encore de parabens. En théorie seulement car, en matière de bio, plusieurs labels coexistent. Et chaque label a ses cahiers des charges et référentie­ls bien précis et il n’existe pas à l’heure actuelle de réglementa­tion universell­e sur le sujet.

UN MARCHÉ EN PLEIN BOOM

Des statistiqu­es sur la distributi­on et la consommati­on des cosmétique­s bio au Maroc, il n’y en a pas. Cela dit, tout porte à croire que le marché est en pleine expansion au vu des marques référencée­s de plus en plus nombreuses, de l’apparition de sites de vente spécialisé­s en ligne, d’espaces dédiés à la cosmétique bio dans les parapharma­cies ou autres instituts et du regain d’intérêt pour les produits de beauté traditionn­els (rassoul fait maison, al akkar al fassi et savon noir de fabricatio­n artisanale, etc.). Ailleurs, des études et des chiff res existent et permettent de cerner l’ampleur du phénomène bio ainsi que de dresser des portraits robots des consommate­urs de ces produits qualifiés de healthy.

Selon les chiff res de Statista, le chiff re d’affaires de l’industrie des cosmétique­s bio s’est élevé à plus de 11 milliards de dollars en 2016. Publiée la même année par le cabinet américain Persistenc­e Market Research, une étude a montré que le marché mondial des cosmétique­s bio devrait représente­r un peu moins de 22 milliards de dollars d’ici 2024. Des chiff res qui suggèrent une croissance approximat­ive de 8 à 10 % par an et qui s’explique, selon le cabinet new-yorkais, principale­ment par l’élargissem­ent des canaux de distributi­on, l’augmentati­on des sites internet spécialisé­s et la tendance des marques à proposer des produits haut de gamme.

L’ACHETEUSE BIO : QUI EST-ELLE ?

Une étude réalisée en France par Cosmebio, première associatio­n mondiale spécialisé­e dans la cosmétique naturelle et biologique, a permis d’identifier les profi ls d’acheteurs des cosmétique­s bio. Cette étude qui date de 2016 révèle que le groupe le plus important est constitué par des “consommate­urs engagés”. Il s’agit de personnes qui croient aux bénéfices des cosmétique­s bio, choisis, pour une écrasante majorité (98 %) en raison du label qui lui garantit de ne pas trouver d’ingrédient­s chimiques. En deuxième position arrivent les beauty addicts, ces fans des produits cosmétique­s qui aiment tester les nouveautés et ne sont pas fidèles à une marque particuliè­re. Le troisième groupe d’acheteurs est constitué de “seniors”, entendez par là des personnes de plus de 65 ans soucieux de consommer des produits formulés sans ingrédient­s chimiques nocifs. Quant aux défenseurs de la cause animale dont le premier critère d’achat est la garantie que les produits ne sont pas testés sur les animaux, ils arrivent à la quatrième place.

DES PRODUITS RÉELLEMENT INOFFENSIF­S ?

Les produits bio contiennen­t des composants naturels dont une part est issue de l’agricultur­e biologique. En outre, ils ne renferment pas de parabens, de silicone ou encore de phénoxyéth­anol. On pourrait croire qu’ils seraient meilleurs que les produits convention­nels. Rien n’est moins sûr puisque les experts s’accordent à dire que la cosmétique bio n’est ni meilleure ni pire. Pour éviter l’emploi de conservate­urs jugés nocifs, les fabricants utilisent en effet l’alcool et les huiles essentiell­es. Or l’alcool, connu pour être irritant et asséchant, est déconseill­é pour certaines peaux fragiles et réactives. Quant aux huiles essentiell­es, elles sont généraleme­nt proscrites pour les femmes

enceintes, les enfants et les personnes ayant une peau sujette aux réactions allergique­s. Outre l’alcool et les huiles essentiell­es, des substances controvers­ées sont autorisées par certains labels. On pense notamment au dioxyde de titane classé cancérogèn­e probable par le Centre internatio­nal de recherche sur le cancer (Circ).

UNE ABSENCE DE CONSENSUS

Une chose est sûre : il n’existe pas de consensus autour des produits cosmétique­s bio. Alors que les adeptes de beauté nature se perdaient déjà dans les nombreux labels, voici qu’une nouvelle norme a été adoptée en Europe. Répondant au nom d’ISO 16128, elle permet de spécifier le pourcentag­e d’ingrédient­s naturels ou bio d’un produit. Jusque-là, la nouvelle semble réjouissan­te. Seulement voilà, dans un communiqué publié le 12 octobre 2017, le label Ecocert a alerté sur trois dispositio­ns de la norme ISO 16128 pouvant prêter à confusion. Le premier drapeau rouge concerne la qualificat­ion comme “ingrédient naturel” d’ingrédient­s issus d’OGM (organismes génétiquem­ent modifiés). La deuxième inquiétude réside dans l’autorisati­on de substances pétrochimi­ques ( parabens, solvants pétrochimi­ques…) dans la compositio­n de tous les produits (y compris ceux avec un indice de naturalité ou d’origine biologique). Troisième point de discorde, l’instaurati­on d’un mode de calcul d’indices de naturalité et d’origine biologique qui pourrait, selon le label Ecocert, prêter à confusion quant à la teneur en ingrédient­s bio et/ou naturels d’un produit cosmétique. De quoi donner le tournis à la plus motivée des végans…

En attendant que le brouillard se dissipe sur la planète bio, les beautystas puristes ont toujours la possibilit­é de confection­ner elles-mêmes leurs mixtures beauté. Et pour cela, les produits naturels et les recettes ne manquent pas.

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Collier tennis en or blanc serti de diamants,
MOUNIER & BOUVARD. Bracelet “Magnipheas­ant” en saphirs de couleur et diamants noirs,
STEPHEN WEBSTER chez NEYLEEN FINE JEWELLERY. Pendants d’oreille “Pluie de Cartier” en or gris serti de diamants,
Bague “Angel Ruban” en or blanc serti de diamants, chez Collier tennis en or blanc serti de diamants, MOUNIER & BOUVARD. Bracelet “Magnipheas­ant” en saphirs de couleur et diamants noirs, STEPHEN WEBSTER chez NEYLEEN FINE JEWELLERY. Pendants d’oreille “Pluie de Cartier” en or gris serti de diamants,
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