À l’heure japonaise
Quel beau défilé que celui présenté par Valentino à Tokyo pour sa collection pre-fall. Retour sur un show pas comme les autres qui prouve que la tradition n’exclut pas la modernité.
À l’occasion de sa dernière collection pre-fall, le designer de la maison Valentino, Pierpaolo Piccioli, a décidé de rompre avec les habitudes de la marque en faisant défi ler en même temps l’homme et la femme à Tokyo. Le changement de décor n’a pas été qu’une histoire de pays, mais également de scénographie, le podium intégrant les codes de Valentino aux traditions du
Japon, où cohabitent romantisme et modernité. Comme à chacun des défi lés de la marque, la magie a opéré. La majesté du lieu brut et désaffecté, la beauté des vêtements et la dramaturgie musicale de la pianiste Angèle DavidGuillou (interprétant sa composition Desert Stilts) furent tout simplement envoûtants.
Les inspirations de Pierpaolo
Quand on voit le moodboard de Pierpaolo Piccioli pour cette collection, on aperçoit des images de Brooke Shields et de la topmodèle Yasmeen Ghauri dans des robes couture des années 1980. Mais aussi un buste romain, des tableaux de madones, des jardins italiens, des fleurs, des antiquités, des détails d’architecture, des photos de mode japonaise, tout un monde très cher au designer.
Hommage au pays hôte
De ces inspirations est née une collection de quatre-vingtdix silhouettes à étages, rouges et noires, tout en volumes qui ne sont pas sans rappeler les créations de designers japonais comme Rei Kawakubo ou Yohji Yamamoto, à la façon d’un hommage tout en subtilité. Chaque création a été imaginée selon la notion de wabi-sabi (concept qui relie deux principes : le wabi synonyme de mélancolie, nature, tristesse et simplicité, et le sabi qui est l’altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes et la patine des objets).
Un défi lé qui prouve encore une fois que Valentino navigue entre beauté du passé et modernité assumée.