L'Officiel Maroc

Escapade italo-américaine

Pilotée cette saison par Anthony Baratta, star américaine des designers d’intérieur, la ligne Weekend de Max Mara s’offre un crochet par le Massachuse­tts. La preuve, une fois encore, qu’art de vivre et mode ne font plus qu’un.

- Par mathilde berthier

S’il vit et travaille à New York, et ce depuis trente ans, c’est entre les Hamptons et Nantucket qu’Anthony Baratta a toujours fait son marché d’inspiratio­ns. Là, face à l’océan Atlantique, l’Américain s’est façonné une villa dans les années 1980 avant de s’atteler à celles de ses proches et amis : “L’été tout particuliè­rement, j’aime qu’on évolue au milieu des rayures, des fl eurs, des carreaux et d’une avalanche de couleurs… Je m’intéresse aussi aux mélanges de style, pour trouver le juste milieu entre tradition et modernité.”

Parmi ses signatures, le charivari de motifs fait swiper de la porcelaine de Chine, bleue et blanche, à l’univers nautique – voilier, boussole et poisson- épée. Un abécédaire qu’il décline du tissu d’ameublemen­t (tapisserie, couvrelit…) au mobilier (sofa, table de nuit, miroir…). Volubile, l’homme a mis au point quarante modèles en trois ans de collaborat­ion avec l’éditeur de meubles Thomasvill­e. Et il a récemment planché pour Capel Rugs sur une série de cent tapis. Son imaginatio­n bouillonna­nte y joue pour beaucoup. Ses études en histoire de l’art à l’université de Fordham et son associatio­n passée avec le célèbre décorateur William Diamond, également.

Rencontre en ligne

Et le vêtement, dans tout ça ? Avec trente- huit ans de carrière derrière lui, Anthony Baratta restait vierge de toute collaborat­ion avec une maison de mode jusqu’à ce printemps 2019 et une collection capsule pour la ligne Weekend de Max Mara : “C’est une grande première pour moi, quoique certains de mes tissus aient déjà été utilisés par des créateurs de mode. L’idée d’une collaborat­ion a germé par le biais d’Instagram. Chacun a découvert le travail de l’autre, je me suis plongé dans les archives de Max Mara, et vice versa. L’inspiratio­n a été mutuelle.”

Corsaire, robe foulard ou à galons, kimono, sac “Pasticcino”, slippers…, les douze pièces dessinées par Anthony Baratta portent haut l’imprimé “cabinet de curiosités” sur fond de coupes au cordeau : “Pour moi, cette marque de mode dégage une certaine idée du luxe : la qualité des matières, du design, et une définition du goût particuliè­re…” Fantasque mais pas bling, le style du designer d’intérieur ancre la cliente Weekend Max Mara dans un art de vivre global :

“J’observe et j’ai observé, dans mon entourage, que les femmes développen­t un même sens de la mode et du design. Cette collection en est le symptôme.”

Le début d’une aventure

Lifestyle valide seulement de Montauk à Cape Cod ? Logiquemen­t baptisé “Nantucket”, ce premier acte de l’histoire Anthony Baratta x Weekend Max Mara voit plus loin. Et prône avant tout le beau tissu et le beau motif de pied en cap et du sol au plafond : “Je pense que le design, s’il s’inspire davantage de la mode, a tout à gagner. Celle- ci est plus audacieuse… Nous, décorateur­s, devons en prendre de la graine, d’autant que les gens se lassent moins vite d’un canapé que d’une robe !” Le “roi du chic de la côte Est” a parlé.

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