L'Officiel Maroc

L’esprit libre de la joaillerie

Iconoclast­e par ses inspiratio­ns, essentiel dans ses formes, Dinh Van s’est taillé une place à part dans l’univers codifié de la joaillerie. Zoom 24 carats sur une Maison française pionnière du minimalism­e joaillier et des bijoux du quotidien.

- Par hugues roy

LESS IS MORE

Dans la France des années 60, alors que la mode et la déco explorent de nouveaux territoire­s, Jean Dinh Van, jeune artisan joaillier, se met en tête de voir la joaillerie en faire autant. En 1965, après 10 ans passés chez Cartier, il prend son envol, avec l’ambition de proposer un luxe moderne, à porter au quotidien. Adieu fleurs, bestiaire et autres motifs convenus de la place Vendôme, le joaillier choisit d’inventer son propre vocabulair­e en privilégia­nt l’approche épurée du design et de ses courants forts.

ESSOR INTERNATIO­NAL

Son premier succès : une bague carrée en or jaune ponctuée de deux perles de couleur différente, créée en 1967 pour Pierre Cardin et distribuée dans les magasins du couturier (3). Mais le pari de Jean Dinh Van ne se concrétise véritablem­ent qu’avec l’ouverture de son premier point de vente sur les Champs-Élysées, au Drugstore

Publicis. La première boutique Dinh Van, quant à elle, ouvre à Paris en 1976. L’année d’après, une nouvelle boutique voit le jour à New York, puis à Genève, Bruxelles, Hong Kong, Madrid…

MODERNITÉ INTEMPOREL­LE

Devenue internatio­nale, la marque n’a dès lors de cesse de se démarquer par sa liberté de penser. Dinh Van invente le bijou de clan, libéré de toute référence culturelle et historique, qui peut être porté par les hommes comme par les femmes, toutes génération­s confondues. Des menottes aux serrures (2) en passant par les punaises, les cubes (1) ou les lames de rasoir, les objets les plus ordinaires se muent ainsi en bijoux dont s’entiche une clientèle en quête de nouveauté et de différenci­ation. Devenues iconiques, ces pièces sont toujours proposées par la Maison.

L’ICÔNE

Quand Jean Dinh Van imagine le bracelet “Menottes” (4), nous sommes en 1975. En observant une tête de clé, le joaillier a eu l’idée de s’en inspirer pour la reproduire et l’enlacer à une seconde de forme identique afin d’en faire un objet fondé sur le principe de la séparation de éléments en un tour de main. Cette collection s’appellera par la suite Menottes du fait de sa difficulté à défaire ce fermoir une fois porté au poignet ou au cou. Rapidement, ce fermoir devient la signature du joaillier qui décidera de le mettre en avant plutôt que de le cacher.

DINH VAN CHEZ TAMENGO, 5, RUE AÏN HARROUDA, CASABLANCA. TÉL. : 05 22 36 89 89.

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