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La mode, et plus encore

La mode est un outil pour créer et connecter des communauté­s, dit-il. Retour sur le parcours de Karim Adduchi qui vient de défiler à Paris pour les collection­s de l’automnehiv­er 2019-2020.

- Par karim moucharik karimadduc­hi.com

Silhouette longiligne, boucles de jais, sourcil épais et barbe faussement négligée. Avec sa dégaine d’étudiant, le styliste Karim Adduchi ne fait pas son âge. Et pourtant. À un peu moins de 31 ans, le jeune homme maroco- espagnol originaire du Rif compte parmi les 30 personnali­tés artistique­s et culturelle­s les plus influentes en Europe, selon le magazine Forbes.

Ce modeux baroudeur quitte son Rif natal en 1993, direction Barcelone où son père est tailleur. Il use ses jeans sur les strapontin­s de l’Université Pompeu Fabra puis ceux de la Faculté des beaux-arts de l’université de Barcelone. Puis à à 22 ans, il pose ses valises à Amsterdam où il suit les cours de la Gerrit Rietveld Academie.

Il décroche son diplôme en 2015 et, dans la foulée, signe une collection inspirée de son héritage berbère. S’en suivra une deuxième baptisée “She Has 99 Names” où le brun ténébreux collaborer­a avec des réfugiés syriens installés aux Pays-Bas. Rien que ça. La mode pour la mode ? Très peu pour lui. Karim Adduchi conçoit son métier d’abord comme un outil pour créer et connecter des communauté­s. Les silhouette­s qu’il dessine sont fortes, sculptural­es et élégantes mais pas seulement. Le vêtement Adduchi donne à réfléchir sur les problémati­ques sociales.

Un peu moins de quatre ans après le lancement de sa griffe, Karim Adduchi fait son entrée dans le Saint des saints : les 3 et 4 mars derniers à Paris, le styliste a présenté sa collection intitulée “Maktub” lors de la Fashion Week parisienne, au milieu des grands noms de la mode.

Pour cette collection, le styliste continue de rendre hommage à son héritage amazigh en introduisa­nt l’esthétique berbère dans l’ère moderne. On dit oui aux robes- caftans courtes aux couleurs chaudes, aux ceintures d’inspiratio­n marocaine qui marquent la taille, à la veste kimono, aux manches exagérées ou encore au blazer structuré très contempora­in. Le dressing de Karim Adduchi rappelle forcément l’univers de deux grands créateurs de mode : Yves Saint Laurent et sa vision avant-gardiste et féministe et Azzedine Alaïa acclamé pour son approche unique et sculptural­e. Et tous deux affectionn­aient l’Afrique du Nord, terre berbère. Tout comme Karim Adduchi, visiblemen­t.

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