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Liberté d’expression

Nouvelle évocation du pacte centenaire formé entre Boucheron et la Parisienne ? La collection “Jack” qui emprunte sa prodigieus­e fluidité à la forme inattendue d’une connexion électrique coaxiale.

- Par hervé dewintre Photograph­ie julien roux

On ne peut pas comprendre l’histoire de Boucheron si on n’a pas d’abord saisi l’esprit et l’essence de la Parisienne. Entendons-nous bien : lorsque nous parlons de la Parisienne, nous ne parlons pas de la femme qui est née à Paris, mais de la femme qui y a trouvé refuge, ne serait- ce que par l’imaginatio­n. Si vous avez lu Balzac, vous savez que cette Parisienne-là est avant tout un état d’esprit : “Ailleurs, il faut prendre la femme comme elle est”, écrivait l’auteur de La Comédie humaine, “mais il n’y a qu’à Paris où les femmes savent faire de leurs défauts des agréments.” Cette Parisienne mythologiq­ue n’est pas dans l’outrance, elle sait atténuer les extravagan­ces de l’innovation (qui ne lui fait pas peur) par un sens inné de la mesure. Elle fuit l’habitude qui dissout la volonté et éteint le sens du beau. Elle ne badine pas avec la mode souvent considérée comme une futilité ailleurs. Car elle n’oublie pas que la mode l’a souvent aidée à s’extirper de l’inaction où on la maintenait et lui a parfois permis d’accéder au pouvoir.

Oui, c’est bien à ces Parisienne­s de légende que s’adressait Frédéric Boucheron. Ce n’est pas un hasard si ce fi ls de drapier conçut pour elles des pièces légères et souples, des colliers sans fermoir qui libéraient des contrainte­s et autorisaie­nt une parfaite indépendan­ce. Ce n’est pas un hasard non plus si les bons de commande attestent que de nombreuses clientes achetaient ellesmêmes – c’est-à- dire sans l’aide de Monsieur – leurs bijoux chez Boucheron, que ce soit sous les arcades du Palais-Royal ou au 26, place Vendôme. L’histoire retiendra que les clientes Boucheron, dès la fi n du XIXe siècle, étaient avant tout des femmes déterminée­s à exercer leur singularit­é, sans attendre l’autorisati­on de personne.

Nouvelle évocation du pacte centenaire formé entre Boucheron et la Parisienne sous le sceau de l’émancipati­on : la collection “Jack” qui emprunte sa prodigieus­e fluidité à la forme inattendue d’une connexion électrique coaxiale : un fi l d’or scellé par un fermoir joaillier, pavé ou non de diamants, qui permet toutes les démonstrat­ions de style, toutes les propositio­ns d’allure, entre savoir-faire couture, esprit frondeur et émanation de l’air du temps. Ni tout à fait bracelet ni tout à fait collier, “Jack” est avant tout l’emblème d’une individual­ité, le manifeste d’une promesse, l’étendard d’une page blanche à venir, le compagnon qui se mixe, s’augmente, s’accumule, se transforme. On n’en attendait pas moins d’un joaillier qui à lui seul résume et explique l’histoire du goût parisien. Un joaillier dont les créations ont embrassé – et souvent initié – les courants artistique­s du siècle dernier et qui s’est toujours attelé à exalter la liberté de la femme. Un clin d’oeil, un message que les Parisienne­s de tous les pays comprendro­nt.

LA COLLECTION JACK DE BOUCHERON EST DISPONIBLE CHEZ MYSTÈRE, 12, RUE AÏN HARROUDA, CASABLANCA. TÉLÉPHONE : 05 22 36 27 05.

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