FOOT ET POLITIQUE : Les uns, les autres…
“Tout est perdu, fors l’honneur” écrivait le Roi François 1er à sa mère, Louise de Savoie, après sa défaite lors de la bataille de Pavie en 1525. Et l’on serait très tenté de reprendre la même formule, à la différence majeure que, s’agissant de la Coupe du Monde de football, édition 2018, il n’y a fort heureusement pas eu mort d’homme, lors des rencontres qui ont successivement opposé le Onze national aux équipes d’Iran, du Portugal, d’Espagne… !
Bien évidemment, la déception est grande chez tous les Marocaines et Marocains, surtout après les matches avec le Portugal et l’Espagne où l’arbitrage et sa partialité ont privé les Lions de l’Atlas de résultats plus positifs. Mais ce n’est sans doute pas la seule leçon à retenir de cette équipée russe de l’équipe nationale.
En effet, après une entrée en matière frustrante et qui aurait pu lancer notre équipe dans la course jusqu’au huitièmes de finales au moins, si nos footballeurs avaient été mieux inspirés contre l’Iran, indubitablement à leur portée, les hommes de Renard n’ont plus démérité et ont su tenir la dragée haute aux Portugais et aux Espagnols, deux équipes aux palmarès des plus prestigieux.
Les Lions sont progressivement montés en puissance et ils méritaient réellement la victoire contre nos deux voisins ibères…
On en déduira que, dans sa globalité, l’équipe nationale est bonne, solide et, emmenée par l’actuel entraîneur, elle pourra aller plus loin et plus fort dans les mois à venir.
Nul besoin donc de penser à faire table rase au retour de nos «gars» dans leurs pénates. Mais, au-delà de ces constats footballistiques émis par un non-spécialiste, ce sont plutôt les considérations extrasportives qui méritent peutêtre d’être exposées. En effet, l’aventure russe des Lions de l’Atlas a été, incontestablement, un grand moment de consensus national, d’union autour d’une équipe qui portait les couleurs du Royaume et soutenue avec ferveur par tout un peuple.
Des dizaines de milliers de nos compatriotes ont porté leur soutien jusqu’aux stades où évoluait notre Onze et on saluera notamment la disponibilité et l’engagement de la compagnie aérienne, Royal Air Maroc, qui a concrètement oeuvré à faciliter le déplacement vers la Russie et ses diverses villes au plus grand nombre.
Durant cette quinzaine, c’est le football qui a rythmé la vie de nos concitoyens et rien n’avait plus d’importance que l’attente puis le vécu des prestations de notre équipe. L’insidieuse campagne de boycott de plusieurs marques commerciales s’était estompée et personne n’a vraiment songé à l’insignifiance de notre gouvernement actuel, qui est à l’image même de la Belle au bois dormant, assoupie dans les bras de Morphée pour l’éternité…
Car ce qu’il faut craindre fortement, c’est que le gouvernement de M. El Othmani ne bénéficiera pas d’un doux baiser apposé par un prince charmant qui viendrait ainsi le libérer de sa torpeur ! En effet, avec ou sans coupe du monde, cette équipe est aussi terne que peu productive, timorée et insipide, inspirée par un seul exemple, celui de Ponce Pilate.
La crise morale qui nous affecte, la perte de valeurs, l’absence de dynamisme alors que certains fondamentaux se détériorent (cf. le déficit budgétaire ou la baisse inquiétante de nos réserves de change), tout cela est proprement ignoré par les responsables publics et la seule action à mettre à son bilan, mais dans la colonne passif, est l’incroyable interdiction d’un colloque sur les libertés publiques organisé par un franc-tireur du nom de Noureddine Ayouch, défricheur et agitateur d’idées, qui mérite au contraire soutien et approbation. Le parcours russe de nos Lions de l’Atlas a prouvé à l’envi que nos concitoyens n’avaient en rien perdu de leur fibre patriotique, de leur capacité à se mobiliser et à exprimer leur attachement aux valeurs sacrées nationales, aux couleurs du pays et de la Nation, quand l’occasion se présente.
Et ce qui est valable pour le sport-roi devrait l’être tout autant pour donner et redonner espoir et enthousiasme à tous les Marocains ! On constate, à l’opposé, que ce «feu sacré» n’est pas entretenu par le gouvernement actuel, qui est le propre spectateur de son naufrage. Nos footballeurs ont été courageux, réactifs et ils rentrent au pays la tête haute, sans avoir vraiment démérité. Ce qu’on ne saurait écrire pour l’équipe gouvernementale. Il est grand temps donc qu’elle s’en aille car elle est, sans nul doute, la plus mauvaise que notre pays n’ait jamais eue !
Bye bye, guys, your time is over…