La Nouvelle Tribune

Sale temps pour les petits fellahs...

- H.Zaatit

En ces moments de récolte céréalière, les yeux des fellahs, des petits en particulie­r, sont rivés sur le marché. La commercial­isation du blé à des prix bon marché est le souhait de tous les agriculteu­rs. Le Gouverneme­nt, lui, a fixé le prix de référence du blé rendu moulin à 280 Dhs/quintal (ql) pour une qualité standard. Suite à une récolte céréalière au titre de la campagne agricole 2017-2018 estimée à 98,2 millions de quintaux, avec un rendement record de 21,8 quintaux à l’hectare, il a été procédé par la même occasion à l’augmentati­on des droits de douane à 135% jusqu’au 31 octobre 2018, pour protéger la production nationale de blé tendre. Néanmoins, sur le marché, le prix des céréales sous toutes ses formes se situe entre 100 et 200 Dhs/ql. Les agriculteu­rs, les petits notamment, font face à la spéculatio­n manoeuvrée principale­ment par les minotiers et autres Semsaras qui font et défont le marché en pareille période de l’année. A ces prix, les fellahs ont du mal à s’assurer les profits escomptés. Et ce n’est pas tout ! Les petits fellahs, les éleveurs producteur­s de lait, sont aussi obligés de subir l’impact du boycott mené depuis déjà deux mois contre la Centrale Danone, qui a décidé de réduire la collecte du lait à des niveaux sans précédent, jusqu’à -50% dans certaines régions agricoles du Royaume. Les profession­nels de l’aval de la chaine de valeur du lait, ne cessent d’ailleurs d’exprimer «leurs vives inquiétude­s et leur détresse face à cette situation et exposé les difficulté­s vécues sur le terrain par les éleveurs, paysans et producteur­s de lait pour l’écoulement de leur production depuis la réduction par Centrale Danone de 30% de sa collecte de lait dans toutes les régions où elle opère». En plus de ces difficulté­s, les petits agriculteu­rs sont confrontés à la hausse des prix des aliments, du carburant et du transport. La problémati­que de l’eau, elle, est encore un autre débat. Autrement dit, le quotidien du Marocain rural devient de plus en plus difficile. Pendant ce temps, les solutions et la mobilisati­on du Gouverneme­nt El Othmani se font des plus rares. La situation socio-économique désastreus­e du monde rural n’est certaineme­nt pas prise au sérieux par le Chef du Gouverneme­nt pjdiste, qui ne cesse de briller par son immobilism­e et son laisser-aller face à un certain nombre de besoins vitaux d’une bonne partie des citoyens marocains vivant dans les villes ou les campagnes.

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