En 2016, le secteur transport et logistique a contribué à 5% du PIB
La Chambre de commerce Britannique au Maroc a organisé, mardi 26 juin, à Casablanca une conférence-débat sur le thème : «Transport et logistique au Maroc: Vers une intégration et une croissance économique». L’invité d’honneur était Mohamed Najib Boulif, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, chargé du Transport. La conférence était l’occasion de dresser un état des lieux de la stratégie logistique nationale lancée par l’Etat en 2010. M. Boulif a passé en revue les différents projets mis en place depuis 2010 et a évoqué les solutions proposées aux PME et sociétés souhaitant sortir de l’informel. « Sans les transporteurs et les logisticiens, l’économie ne peut pas marcher », a souligné dans son allocution le secrétaire d’État. En réponse sur la question du transport informel, Boulif a signalé qu’ « on est toujours en phase de demander à l’État d’être présente et de pouvoir mettre la main à la poche . Les citoyens ne comprennent pas que faire de la compétitivité est quelque chose qui va de soi à partir des potentialités de l’entreprise et créer l’environnement idéal pour avancer et innover». Pour ce qui est de la stratégie logistique nationale, M. Boulif a mis en lumière le volet de la gouvernance adaptée au secteur entre l’AMDL (Agence marocaine du développement et de logistique) et OMCL (Observatoire marocain de la compétitivité logistique). Hormis l’application du contrat programme de 2011-2014, le secrétaire d’Etat a annoncé également que des contrats programmes d’application sont élaborés concernant le transport international routier, le commissionnaire international, et le transport routier au niveau des ports, tout en évitant plusieurs observations et dysfonctionnements ayant empêché la mise en oeuvre de toutes les actions de l’ancien contrat programme. La stratégie logistique nationale comprend également le développement des zones logistiques à travers le schéma directeur national des zones logistiques à l’horizon 2030 pour chaque région du Royaume. Sur ce point, et selon le département de Boulif, plus de 1000 ha déjà ont été déjà mobilisés pour les zones logistiques de Casablanca, et plus de 1700 ha ont été identifiés dans d’autres régions : Tanger, Agadir, Fès, Meknès, Marrakech, Rabat, Kenitra, et Dakhla.
Pour sa part, Mohamed Yousfi, Directeur Général de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL), a dressé l’impact de cette stratégie en termes d’intégration économique et de compétitivité du marché national. Huit mois après le lancement d’un programme de mise à niveau logistique des PME, Rachid Tahri, Président de Giac Translog, s’est arrêté sur les moyens mis en place pour rehausser le développement de la compétitivité logistique des PME marocaines.
Enfin, Laurent Calvino, Directeur Général de CMA-CGM, a clôturé cette conférence-débat en présentant les perspectives du secteur du transport et de la logistique au Maroc et en Afrique.
5 piliers pour les axes stratégiques
Selon l’AMDL, les axes stratégiques de la logistique s’articulent autour de 5 éléments, à savoir la gouvernance du secteur, le développement des compétences, le développement des zones logistiques, l’optimisation des chaines logistiques, ainsi que l’émergence de logisticiens performants.
L’apport de la logistique marocaine pour l’économie
Le PIB logistique a contribué pour 45 MDH au TCAM en 2016, soit 4,5%, pour 27,7 MDH d’investissement entre 2010 et 2015. Côté emploi, le secteur a contribué à 2,5% du TCAM via la création de 169 emplois en 2016, contre 145 en 2010.
En 2016, le secteur du transport et de logistique a contribué globalement à 5,02% du PIB, avec 445000 emplois, contre 4,9% du PIB en 2010.
La conférence sur la stratégie nationale de la logistique était également l’occasion de mettre le doigt sur le programme PME LOGIS initié par l’AMDL, en partenariat avec la CGEM. Ce programme s’étalera sur la période de 2017-2021, avec une première phase 2017-2018.
Ce programme intègre les besoins d’amélioration logistique définis à l’occasion de l’ensemble des travaux conduits par l’AMDL et la CGEM à ce jour, et fait suite à la phase de sensibilisation à large échelle menée auprès des entreprises au niveau régional et sectoriel sur les bonnes pratiques logistiques.
PME Logis a pour objectifs de :
Rehausser le niveau des pratiques logistiques au sein des PME marocaines en vue de leur alignement avec les meilleurs standards et normes ;
Faire émerger une offre de services logistiques performante adaptée aux besoins des PME ; Favoriser le développement et la qualité opérationnelle des opérateurs logistiques ;
Renforcer les compétences logistiques des ressources humaines.
Un chantier global avec des enjeux multiples
Selon l’AMDL, la surface logistique construite pour la classe A et B dans la région de Casablanca a triplé, en passant de 200 m2 en 2010 à 700 m2 en 2013. Ce triplement est le résultat des constructions réalisées par le secteur privé. Entre 2010 et 2015, le marché a évolué en réalisant une croissance annuelle moyenne de 4,3%.
Trois principaux objectifs marquent les enjeux majeurs du secteur de la logistique marocaine. Il s’agit de la réduction des coûts logistiques du Maroc. Autrement dit : passer de 20% du PIB actuellement à 15% à travers une gestion optimisée, sécurisée et massifiée des flux de marchandises.
Le deuxième enjeu consiste à augmenter la valeur ajoutée liée à la baisse des coûts logistiques, pour augmenter sa contribution de +0,5% à 0,7% du PIB. Le dernier et troisième enjeu cible plus le volet environnemental. Il vise la contribution du secteur logistique au développement durable du pays via la réduction des nuisances à travers la réduction des émissions CO2 du transport routier et les marchandises de 35% et décongestion des routes et des villes. Rappelons qu’en mars dernier, le Maroc a confirmé sa position de plaque tournante du secteur sur le continent, impulsant la création de l’Union africaine des organisations des métiers du transport et de la logistique, dont Rabat a pris la présidence.